mercredi 18 avril 2018

Admirable transcendance.

Musulmane pratiquante, Latifa Ibn Ziaten arrive en France en 1977 à l'âge de 17 ans, pour rejoindre à Sotteville-lès-Rouen son mari Ahmed qui est cheminot à la SNCF3.
Imad Ibn Ziaten
Elle est la mère de cinq enfants, quatre garçons et une fille, dont Imad ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste de Francazal, à côté de Toulouse, assassiné par Mohammed Merah le 4. Elle travaille alors comme surveillante et hôtesse d'accueil au musée des beaux-arts de Rouen.
Après la mort de son fils, elle se rend aux Izards, une cité du nord-est de Toulouse où vivait l'assassin de son fils. Elle y croise un groupe de jeunes garçons qui traînent au pied des tours et qui l'interpellent et lui disent que « le terroriste était “un héros, un martyr de l'islam”. » En apprenant son identité, ils s'excusent5.
À la suite de cette rencontre, elle décide de créer l'association Imad-Ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix en avril 20126, dans le but de venir en aide aux jeunes des quartiers en difficulté1, et de promouvoir la laïcité et le dialogue interreligieux7. L'association est parrainée par l'acteur Jamel Debbouze, et un bureau est mis à sa disposition à la mairie du 4e arrondissement de Paris par Christophe Girard.
En février 2014, en présence du ministre de l'IntérieurManuel Valls, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de Midi-Pyrénées rend hommage à son association en lui remettant un prix pour honorer son travail7. Elle obtient également le soutien du ministère de l'Éducation nationale qui lui octroie une subvention annuelle.
En janvier 2015, elle est invitée à la synagogue de la Victoire à Paris, en présence du président de la RépubliqueFrançois Hollande, pour allumer une bougie en hommage aux dix-sept victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo et de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
Le 19 novembre 2015, en présence du président Hollande, Latifa Ibn Ziaten reçoit le Prix pour la prévention des conflits de la fondation Chirac, pour son action de promotion d'un dialogue inter-religieux et d'une culture de la paix8.
En 2017, les réalisateurs Olivier Peyon et Cyril Brody lui consacrent un documentaire : Latifa, le cœur au combat.


Les étudiants en quatrième année de Sciences Po Toulouse, qui seront diplômés l'an prochain, ont choisi de baptiser leur promotion du nom de Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad Ibn Ziaten, qui fut la première victime du jihadiste Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse, indique le site de l'IEP.