vendredi 25 janvier 2019

LE PARDON, une autre façon de le concevoir


Il ne s'agit pas d'oublier, ni de faire comme s'il ne s'était rien passé : se réconcilier n'est parfois pas possible ; 
par contre on peut choisir consciemment d'avancer, sans vouloir se venger, admettre que l'autre a fait de son mieux à la hauteur de sa conscience du moment et de la situation : il perd donc le pouvoir qu'il a sur nous et notre énergie peut servir à meilleur escient.
Tant que nous subissons une émotion négative c'est que nous n'avons pas complètement "pardonné" (pardonné en choisissant d'utiliser toute notre énergie pour créer notre vie, non pas pardonner au sens religieux).
Cela ne se fait pas du jour au lendemain .. c'est un chemin à choisir.



mercredi 16 janvier 2019

A propos des VEGANS (Paul ARIES- Véronique PERROT)



la réponse à Paul ARIES par Véronique PERROT

 Véronique PERROT : "c’est avec consternation que j’ai lu l’article de M. Paul Ariès paru dans le journal Le Monde le 8 janvier 2019 avec le titre « Les végans mentent sciemment ». Mais quelle mouche a donc piqué ce monsieur qu’il doive se salir avec des stéréotypes, des théories conspirationnistes et surtout une telle ignorance de l’immense variété de la pensée végane et antispéciste pour la réduire à seulement quelques auteurs du combat pour les droits des animaux non-humains ?
Rarement ai-je lu autant de clichés en un seul article. M. Ariès accuse tous les végans de vouloir « en finir avec toute forme de prédation, en modifiant génétiquement, voir en supprimant, beaucoup d’espèces animales »… Mais cher monsieur, qui a en premier modifié génétiquement des espèces qui étaient libres pour devenir des objets à notre service ? Qui modifie génétiquement des milliards d’animaux esclaves en leur donnant des antibiotiques, des hormones, leur coupant des membres, tout cela pour servir les humains ? Qui, depuis toujours, modifie constamment le fonctionnement du vivant sur la planète, par ailleurs en détruisant le monde naturel par la même occasion, pour servir les intérêts humains ?
Je trouve hypocrite de renverser la culpabilité de ceux qui soutiennent ces entreprises de destructions écologiques que sont les élevages sur les végans. Ignorez-vous donc que l’élevage industriel est la cause numéro 1 de la destruction des océans et de la biodiversité en général ? Vous accusez les végans d’être anti-écologistes alors que par nos actes nous avons justement l’empreinte écologique la plus basse qu’il soit.
Ensuite vous vous permettez de nous associer tous, sans distinction, aux déclarations controversées de M. Peter Singer. C’est bien mal connaître la diversité des opinions dans le mouvement. C’est un procédé malhonnête de culpabilité par association. Je suis personnellement assez opposée aux théories utilitaristes de Singer et encore plus à ces propos pseudo-zoophiles. J’ai même écrit un chapitre de mon livre où je dénonce fermement la zoophilie, bestialité et pire, la zoo-pornographie. Ces pratiques ne sont toujours pas condamnées en France.
Je ne vous vois pas vous offusquer de ce fait. Donc, toute votre argumentation repose sur les écrits de seulement quelques personnes afin de discréditer toute une mouvance et philosophie que l’on peut tracer jusqu’à Pythagore. Si vous lisiez mon livre et celui de beaucoup d’autres auteurs, vous constateriez que l’écologie est justement très présente au cœur de notre vision du véganisme parce que, pour nombre d’entre nous, il ne peut en être autrement.
Votre défense de la consommation de viande est contraire aux nécessités modernes de réduction, voir d’élimination de sa consommation (demandées notamment par l’ONU) pour préserver la planète. En évidence, vous n’avez également aucune connaissance nutritionnelle (vous êtes politologue) de ce que le corps humain peut accepter ou non. Nous pouvons parfaitement vivre et très bien sans exploitation animale mais c’est un concept qui vous échappe car vous faites partie de ce patriarcat désuet qui trouve normal de violer une vache pour « l’inséminer » et de boire ensuite le lait de croissance destiné à son bébé. Si une femme donnait son lait à un autre mammifère vous seriez choqué à juste raison. Mais l’absurdité du contraire ne vous interpelle pas une seconde.
« Les apprentis sorciers » comme vous nous qualifiez sont ceux qui, en déni total des connaissances éthologiques et nutritionnelles de ces vingt dernières années, s’obstinent à croire que les animaux non-humains sont des choses encore à notre service et qu’il faut donc continuer à les faire naître par milliards. Etes-vous conscient que la biomasse des humains (et de leurs animaux domestiques) correspond à 98 % de la biomasse planétaire quand celle des animaux sauvages n’est plus que de 2 % ? Il y a seulement quelques siècles, cette tendance était exactement le contraire. Autrement dit, notre nombre plus les milliards d’animaux domestiqués sont directement impliqués dans la 6e extinction des espèces.
Notre prédation sur le monde vivant est directement liée à notre prédation sur la nature. Elle tient à notre complexe de supériorité machiste sur tout ce qui vit. Notre consommation de viande tue la forêt amazonienne et crée des zones mortes dans les océans. La France est le plus gros importateur de soja OGM du Brésil pour engraisser le bétail (et non les végans). Les océans se meurent par la surpêche et une large partie des poissons récupérés sont transformés en farine animale… pour le bétail. Et vous osez accuser les végans dans l’ensemble de vouloir la destruction de la nature ? Vous préférez perdre votre temps à vous attaquer aux « fausses viandes fabriquées industriellement à partir de cellules souches ».
Etes-vous au courant que personne dans la communauté végane ne mange de telles « viandes » et je vous défie de trouver un végan qui voudrait les manger. La « viande de souche » est une idée défendue par les carnistes qui ne veulent pas abandonner leur goût du steak et qui n’a rien à voir avec les habitudes des végans eux-mêmes bien plus attachés à leurs burgers de légumineuses et haricots, très riches en protéines saines et généralement bios.
Non M. Ariès, la majorité des végans ne correspond pas aux quelques personnes que vous citez dans votre article pour décrédibiliser un combat de justice sociale. Par ailleurs, je pourrais vous répondre avec des citations de Lamartine, Tolstoï, Shaw, Plutarque, Gandhi, Hugo et tant d’autres allant à l’encontre de vos idées mais je vous les épargne ici.
Les animaux non-humains n’ont rien à faire, comme le dit Tom Regan, dans des cages, des cirques, des chambres de tortures, tout simplement parce que l’être humain est parfaitement capable de faire autrement et qu’en plus, comme je le montre une fois de plus dans mon ouvrage, c’est même nécessaire pour des questions de santé publique et pour nous grandir en tant qu’humains. A moins que vous vouliez également un retour au cannibalisme.
Vous vous décrédibilisez vous-même par votre ignorance crasse du véganisme et des végans dans leur ensemble et encore plus en ignorant par exemple quelque chose qui s’appelle « l’agriculture végane » qui ne requiert aucunement de l’exploitation animale. Mais pour cela, il faut avoir le désir de ne pas instrumentaliser certains auteurs afin de défendre des contre-vérités parce que nous dérangeons vos habitudes. Ces théories ou concepts marginaux ne représentent en rien la majorité d’entre nous et, contrairement à ce que vous dites, c’est bien votre assiette que vous défendez.
Véronique Perrot, Nîmes, auteure du livre C’est quoi le Véganisme ? De la théorie à la pratique pour un mode de vie 100 % éthique aux Editions Le Courrier du Livre.

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Paul Ariès : « J’accuse les végans de mentir sciemment »

Dans une tribune au « Monde », le politologue Paul Ariès considère que le véganisme veut en  fait en finir avec toute forme de prédation animale et que cette pensée « ouvre des boulevards aux idéologies les plus funestes mais terriblement actuelles ».
Par Paul Ariès Publié aujourd’hui à 06h42, mis à jour à 06h42

« J’accuse les végans de cacher que l’agriculture tue vingt-cinq fois plus d’animaux « sentients ». » HEINZ-PETER BADER / REUTERS
Tribune. Le véganisme a été promu en 2018 phénomène de l’année par diverses revues. Il est essentiel que l’année 2019 soit celle où les yeux commencent à s’ouvrir ! Le véganisme n’est pas seulement une production d’alimentation farineuse mais une machine à saper l’humanisme et à tuer une majorité d’animaux. C’est pourquoi je ne suis pas antivégans pour défendre mon bifteck mais l’unité du genre humain et la biodiversité bien au-delà de mon assiette.
J’accuse les végans de cacher leur véritable projet qui n’est pas simplement de supprimer l’alimentation carnée, simple goutte d’eau dans l’ensemble de la prédation animale, mais d’en finir avec toute forme de prédation, en modifiant génétiquement, voire en supprimant, beaucoup d’espèces animales, sous prétexte que n’existerait pas de viande d’animaux heureux et que les animaux sauvages souffriraient bien davantage et en plus grand nombre que les animaux d’élevage ou domestiques. Le fond du problème à leurs yeux n’est pas la consommation de produits carnés mais la souffrance animale ; or cette dernière étant inhérente à la vie, il faudrait réduire le vivant, en vidant, par exemple, les océans, car il ne serait plus possible de laisser encore les gros poissons manger les petits, ou en empêchant un maximum d’animaux de naître.
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J’accuse les végans de mentir en faisant croire au grand public qu’ils seraient des écolos et même des superécolos, alors qu’ils haïssent l’écologie et les écologistes, puisque les écolos aiment la nature et qu’eux la vomissent, car elle serait intrinsèquement violente donc mauvaise. David Olivier, un des pères des Cahiers antispécistes, signait, dès 1988, un texte intitulé « Pourquoi je ne suis pas écologiste ». Il confirme en 2015 : « Nous voyons l’antispécisme et l’écologisme comme largement antagonistes. » Peter Singer, considéré comme le philosophe le plus efficace de notre époque, et ses comparses Tom Regan et Paola Cavalieri le confirment : l’écologie n’est pas soluble dans l’antispécisme et les écolos dupés sont des idiots utiles ! Le véganisme refuse tout simplement de penser en termes d’espèces et d’écosystèmes pour ne connaître que des individus (humains ou non humains). Le prototype de la ferme bio a toujours été une ferme polyvalente liant agriculture et élevage, faute de fumier, il ne reste aux végans que les engrais chimiques, sauf à accepter une baisse drastique de la population humaine.

Apprentis sorciers

La biodiversité n’a aucune valeur en soi, dixit la philosophe Julia Mosquera. D’autres théoriciens du mouvement, comme Brian Tomasik, estiment que mieux vaudrait encourager la pêche intensive détruisant les habitats marins, Thomas Sittler-Adamczewski demande de soutenir les lobbies pro-déforestation, Asher Soryl suggère d’éviter d’acheter des produits biologiques, puisque l’agriculture productiviste est plus efficace pour réduire le nombre d’animaux, et d’éviter de combattre le réchauffement climatique car il réduirait l’habitabilité de la planète pour les animaux. Ces mêmes végans conséquents clament que les droits des animaux sont antinomiques avec ceux de la nature.
J’accuse les végans de prendre les gens pour des idiots lorsqu’ils se présentent comme de nouveaux humanistes alors que l’humanisme reste leur bête noire, puisque, selon eux, responsable du spécisme envers les autres espèces animales, alors que toute leur idéologie conduit à déplacer les frontières entre espèces et à clamer, avec leur principal théoricien Peter Singer, que les nourrissons, les grands handicapés, les personnes âgées très dépendantes ne sont pas des personnes, que ces individus n’ont pas, au sens propre, de droit à la vie, qu’un chiot valide est plus digne qu’un grand handicapé, que tuer un nourrisson est moins grave que sacrifier un grand singe. Trier l’ensemble des animaux (humains ou non) en fonction d’un critère quelconque (caractère « sentient ») revient toujours à recréer la hiérarchie. Proclamer l’égalité animale c’est signifier que certains animaux seront plus égaux que d’autres, donc que certains humains seront moins égaux que d’autres humains et même que certains animaux non humains.
J’accuse le véganisme d’aboutir à un relativisme éthique dès lors qu’il introduit la notion de qualité de vie pour juger de la dignité d’un handicapé, d’une personne âgée dépendante, dès lors qu’il banalise la zoophilie à la façon de Peter Singer, lequel dans son fameux « Heavy Petting » défend certaines formes de rapports sexuels entre humains et animaux, évoquant des contacts sexuels mutuellement satisfaisants. Ce sont ces mêmes végans qui se prétendent les champions toutes catégories de l’éthique face à des mangeurs de viande diaboliquement immoraux.
« Le danger n’est pas d’élever les droits des animaux mais de rabaisser ceux des humains »
J’accuse les végans d’abuser celles et ceux qui aiment les animaux et s’opposent avec raison aux mauvaises conditions de l’élevage industriel car, comme le clame Tom Regan, le but n’est pas d’élargir les cages mais de les vider. Ils s’opposent donc à tout ce qui peut adoucir le sort des animaux puisque toute amélioration serait contre-productive en contribuant à déculpabiliser les mangeurs de viande, de lait, de fromages, les amateurs de pulls en laine et de chaussures en cuir et retarderait donc l’avènement d’un monde totalement artificiel.
J’accuse les végans d’être des apprentis sorciers qui, non satisfaits de vouloir modifier génétiquement les espèces animales et demain l’humanité, s’acoquinent avec les transhumanistes comme David Pearce. Il s’agit non seulement de corriger les humains, mais de corriger tous les autres animaux. Les chats et chiens carnivores sont qualifiés de machines préprogrammées pour tuer. Ce qui est bon pour un animal (humain ou non humain) serait donc de disparaître en tant qu’animal, pour aller vers le posthumain, le chien cyborg. Le chat végan n’est qu’un produit d’appel de ce paternalisme technovisionnaire. Pearce ajoute que tout désir de préserver les animaux (humains compris) dans l’état « sentient » actuel serait du sentimentalisme malavisé.
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J’accuse les végans de nous prendre pour des imbéciles lorsqu’ils répètent en boucle qu’il ne s’agit pas de donner le droit de vote aux animaux tout en diffusant, sous le manteau, le manifeste Zoopolis, de Sue Donaldson et Will Kymlicka (Alma Editeur, 2016), qui se prétend aussi important pour eux que l’ouvrage fondateur La Libération animale (de Peter Singer, Payot, 2012). Ces végans entendent bien faire des animaux domestiques des citoyens à part entière, en les dotant de représentants, en créant une législation analogue à celle des humains – pourquoi n’auraient-ils pas de congés payés et de Sécurité sociale ? Le danger n’est pas d’élever les droits des animaux mais de rabaisser ceux des humains. Les humains les plus faibles feraient les frais de ce passage de la communauté humaine à une communauté mixte « humanimale ».

Faux nez des biotechnologies alimentaires

J’accuse les végans de cacher que l’agriculture tue vingt-cinq fois plus d’animaux « sentients », que l’élevage est largement responsable de la disparition de 60 % des insectes ; qu’ils sont les faux nez des biotechnologies alimentaires, notamment des fausses viandes fabriquées industriellement à partir de cellules souches, avant de s’en prendre demain à l’agriculture génératrice de souffrance animale. J’accuse les végans, sous couvert de combattre la souffrance, de recycler en plein XXIe siècle un vieux fonds religieux, celui de la gnose considérant que la matière est en soi mauvaise, ce qui conduit les plus conséquents d’entre eux à prôner, avec le manifeste OOS (manifeste récent pour la fin de toutes les souffrances, sigle de The Only One Solution, lancé par d’anciens activistes de l’Animal Liberation Front), le suicide de masse.
J’accuse les végans de mentir et de le faire sciemment. Brian Tomasik ne cache pas la dissimulation nécessaire : « Il est peut-être dangereux d’évoquer la cause des animaux sauvages avant que le grand public ne soit prêt à l’entendre. »Abraham Rowe, un autre théoricien de l’antispécisme, surenchérit : quand vous vous adressez au grand public, évitez de plaider pour la déforestation, évitez de parler d’élimination de masse des prédateurs, évitez de parler des programmes consistant à tuer des animaux.
Le véganisme est une pensée racoleuse mais glissante, car elle ouvre des boulevards aux idéologies les plus funestes mais terriblement actuelles. Le grand mystère de l’anti-anthropocentrisme végan proclamé est de déboucher sur un hyperanthropocentrisme transhumaniste nourri de fantasmes de toute-puissance.
Paul Ariès 

(PARU DANS LE MONDE DU 14-1-2019)

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EN VRAC ce que m’inspire l’article de M. ARIES
Le VEGAN est certainement indispensable pour une prise de conscience
Je ne vois pas comment le veganisme supprimerait des espèces animales… ces derniers n’ont pas besoin d’être mangés ou exploités pour vivre mieux ?…. Pourquoi dire que les VEGAN veulent vider les océans ou empêcher les animaux de naître… c’est sûr que si on n’a pas besoin de millions de poulets on ne va pas forcer l’éclosion d’œufs en batterie… mais laisser faire la nature… ? une poule qui se promène avec sa dizaine de poussins… qui deviendront de belles poules ou coqs et pourquoi pas, un repas pour ceux qui veulent en manger quand ils auront bien vécu et en les tuant proprement… si cela doit, je n’ai rien à redire à ce niveau-là mais que ceux qui mangent de la viande tuent aussi les animaux alors… ? ou veillent au moins à ce qu’ils soient sacrifiés sans souffrance inutile.
Manger un animal qui a bien vécu est tt à fait autre chose…
Pourquoi dire que les VEGAN vomissent la nature ? pourquoi traiter d’idiots des personnes qui ont des vues différentes ?
Je connais des personnes VEGAN respectueuses de la nature, non violentes, l’esprit ouvert, ayant des jardins exempts de produits chimiques sans manquer de fumier…
Un VEGAN qui dirait que tuer un nourrisson serait moins grave que de sacrifier un grand singe…qui prône les relations sexuelles avec les animaux… qui traite d’imbéciles les personnes qui ne pensent pas comme eux…. De menteurs … M. ARIES a de drôles de VEGAN autour de lui….
Ce sont généralement des gens qui aiment débattre respectueusement, qui savent écouter mais qui demandent la moindre des choses : d’être respectés dans leur sensibilité élargie à d’autres formes de vie dont l’humain a la responsabilité.
Elever les droits des animaux n’a pas pour conséquence de rabaisser ceux des humains, au contraire… d’élever la conscience est peut-être le seul « risque » ? alors allons-y
Le respect pour tous, oui. Tout ce qui vit. Oui.
Chacun est libre de manger comme il veut…. Et de juger comment maintenir au mieux sa santé et être en accord avec sa conscience (animaux maltraités) mais aussi garder ou rendre plus propre la planète sur laquelle il vit. On ne peut pas nier que la diminution de la consommation de viande est bénéfique à tous points de vue et niveaux (santé, écologie, faim dans les monde….)
Donner un droit à l’animal ?… indispensable vu les exactions et l’inconscience actuelle…. Mon père, grand mangeur de viande, m’a fait visiter un abattoir quand j’avais 11 ans. Je me souviens encore aujourd’hui de l’odeur, des cris des animaux, de l’effroi dans leurs yeux, de leur pendaison quand ils étaient encore vivants…  j’ai continué à manger de la viande, par habitude, pendant une vingtaine d’années puis j’ai diminué peu à peu et aujourd’hui je n’en consomme quasiment plus cependant je refuse toute étiquette de « végétarienne » ou de « vegan » ; je m’octroie la liberté de me nourrir en mon âme et conscience, en toute liberté, suivant mes goûts et besoins et aussi mes moyens ; ce vécu m’a marquée, indéniablement : je remercie mon père de m’avoir ouvert les yeux sur une réalité que beaucoup ignorent et ce n’est de loin pas la pire….
L’exposé de M. ARIES est empreint de violences, de raccourcis et met en exergue certaines attitudes ou phrases qui sont loin de définir le VEGAN LAMDA qui veut, le plus souvent, juste respecter l’animal sans pour autant rabaisser l’humain.
Les actions plus violentes sont à mon sens un contrecoup, des opérations « coup de poing » pour réveiller les consciences et forcer les gens à voir en face ce qui se passe en amont des boucheries…
Je ne cautionne pas la violence mais peut-être que celle des VEGAN est-elle seulement plus choquante que réelle par rapport à celle perpétrée sur nos animaux de batterie, par exemple, et qu’il est urgent de se sentir responsable à tous niveaux ?
Une étape nécessaire ?
La biodiversité n’a pas besoin de l’homme pour trouver un équilibre… si l’H venait à disparaître, l’équilibre se ferait sans lui…. Sans doute !
Edithe

lundi 14 janvier 2019

Yann, dis Moix qui est la plus belle ...



(France Culture 14-01-2018)
Avec #MeToo, on avait franchi un grand pas vers l'affranchissement des femmes et la fin des représentations archaïques de la féminité. Heureusement, Yann Moix est courageusement venu remettre les pendules à l'heure pour nous rappeler qui a le droit de décider ce qu'est une femme désirable.
Séduction, peinture de Giovanni Cariani (1515). Wikipédia
Séduction, peinture de Giovanni Cariani (1515). Wikipédia
La métaphore s’est imposée il y un peu plus d’un an, lorsque le mouvement #MeToo contre les violences sexuelles et sexistes a déferlé vers un horizon d’égalité. Au-delà des affaires, il était question, au loin, d’emporter les imaginaires vers un temps nouveau où les femmes cesseraient d’être des bouts de viande, et les hommes pourraient être des hommes sans les considérer comme telles. 
Et puis parmi une infinité d’autres reflux, il y a eu la pathétique interview d’un écrivain cathodique en promo dans un journal féminin en manque de buzz. Il y sera question, parmi d’autres considérations essentialistes sur les asiatiques, ou arriérées sur l’éducation des enfants, de défendre un goût pour les femmes de 25 ans car : "celles de 50 sont « invisibles »". Et puis : « Un corps de femme de 25 ans, c'est extraordinaire. Le corps d'une femme de 50 ans n'est pas extraordinaire du tout.» 
Une opinion certes personnelle mais somme toute assez banale dans un monde où précisément ces femmes de 50 ans sont rendues invisibles. Je l’avais évoqué ici, au cinéma les femmes de 50 ans disparaissent soudainement, à moins de faire 10 ou 20 ans de moins ou alors de se positionner sur un créneau jeune senior.  
La riposte était tentante bien sûr, et après un mouvement désigné comme « la libération de la parole des femmes », pourquoi se taire ? Et pourquoi dénigrer telles ou telles réactions ? 
Mais ce qui est ressorti de cette riposte nous ramenait pourtant à ces temps où la femme n’est qu’un objet ou non de désir. Quant à l’intéressé, il lui restait à se mettre sous la vielle protection du point Godwin : « J'aurais milité pour la résurrection d'Hitler, j'aurais eu moins de problèmes je crois », ou encore : « Il n’y a pas de Nuremberg du goût ». 
Au vrai, encore plus banal et insultant que le tri des femmes en fonction de la fraîcheur de la chaire dans un grand super marché relationnel, il se manifestait dans l’interview de Yann Moix un autre reliquat de domination ancestrale. C’est l’écrivaine et éditorialiste Zoé Williams qui l’a pointé dans le quotidien anglais The Guardian. Ce n’est peut être pas tant pour la fermeté de leur corps que certains hommes préfèrent les femmes plus jeunes : mais pour l’admiration qu’ils peuvent susciter chez elles. Cet espace de supériorité où il y a moins à craindre car l’on peut rester celui qui sait (et par extension celui qui décide).  Simone de Beauvoir disait : « Une femme qui n'a pas peur des hommes leur fait peur ». La force de la vague c’est de montrer qu’il va falloir faire avec cette intrépidité.