Ce fut un homme
lumineux
jusqu’au bout.
Il y a trois
semaines, il
m’a appelé
pour que je
vienne le
voir. Il était
dans son lit.
Son corps
était usé mais
son visage
était toujours
aussi
souriant. Il
savait que la
mort pouvait
advenir d’un
jour à l’autre
(cela fait
plusieurs mois
qu’il nous
parlait de sa
mort possible)
mais comme
Václav
Havel qu’il
aimait
beaucoup, il
voulait
jusqu’au bout
«
contempler le
miracle de
l’être. »
Jusqu’au bout,
agir pour la
dignité de
l’Homme et de
la Femme. Un
de ses plus
grands regrets
était de ne
pas être
parvenu à
construire la
Paix entre
Israël et la
Palestine.
Juste avant
Noël, lors
d’un dîner amical,
Christiane et
Stéphane se
demandaient
encore quelle
initiative on
pouvait
prendre pour
ouvrir les
yeux de ceux
qui ne
comprennent
pas ce qui se
passe en
Palestine.
Jusqu’au
bout, agir
pour la
dignité
: même allongé
dans son lit,
il
réfléchissait
à ce que nous
pouvions faire
ensemble pour
obliger les
dirigeants de
notre pays à
mettre en
œuvre les
solutions
de Roosevelt
2012. Nous
pensions
publier
bientôt un
petit livre
(Répondez-nous
!) et dans sa
dernière
interview au
Nouvel
Observateur,
la semaine
dernière, à
deux reprises,
il met en
avant
Roosevelt 2012
comme un des
moyens de
répondre à la
crise du
politique.
Jusqu’au bout,
alors que ses
forces le
quittaient, il
aura porté
cette volonté
d’agir
ensemble pour
la justice,
pour la
dignité de
l’homme et de
la femme dans
ce qu’elle a
de très
concret et de
très matériel.
Mais jusqu’au
bout, il aura
porté aussi ce
qu’il y a
d’immatériel,
de léger,
d’inaliénable
en chacune et
chacun de nous
: jamais un
dîner ne se
finissait sans
que Stéphane
ne récite un
poème. Puis,
dans le taxi,
il me parlait
du plaisir
qu’il avait à
retrouver
Christiane : «
J’ai beaucoup
de chance
d’avoir une
femme aussi
jeune - elle a
dix ans de
moins que moi
- et aussi
délicieuse que
Christiane. »
Je ne sais comment
nous pourrons
consoler
Christiane
mais je pense
que c’est nous
qui avons eu
beaucoup de
chance de
rencontrer
Stéphane. Il
avait dix ans
de moins que
nous. Il
gardait au
cœur une
incroyable
jeunesse. Lui
qui avait
connu tant de
moments
difficiles
gardait une
incroyable
énergie et une
Joie
contagieuse.
A
nous
maintenant de
reprendre le
flambeau. En
gardant la
même
intransigeance
sur le fond et
la même
humanité dans
le dialogue.
Pierre Larrouturou
Roosevelt2012.fr
Pierre Larrouturou
Roosevelt2012.fr