jeudi 30 octobre 2014

L'homme qui plantait des arbres

INSOLITEInde : l’homme qui a planté une forêt de ses mains

A lui tout seul, Jadav Payeng a fait pousser une vaste forêt sur un banc de sable de 550 hectares situé au milieu du fleuve Brahmapoutre. Le site compte désormais plusieurs animaux dont l’espèce est en voie de disparition, dont au moins cinq tigres. Une femelle a eu deux petits récemment. L’endroit se situe à Jorhat, à 350 kilomètres de route de Guwahati, et il n’est pas facile d’accès. Il faut quitter la voie principale et prendre une petite route sur une trentaine de kilomètres pour arriver au fleuve. Là, avec de la chance, on trouve des bateliers pour passer sur la rive nord. Après 7 kilomètres de marche, on arrive près de chez Payeng. Les gens du coin appellent cet endroit Molai Kathoni (“le bois de Molai” – d’après le surnom de Payeng). Tout a commencé en 1979. Des crues avaient rejeté un grand nombre de serpents sur le banc de sable. Après le retrait des eaux, Payeng, qui n’avait que 16 ans, trouva le site couvert de reptiles morts. Ce fut le tournant de sa vie. “Les serpents étaient morts de chaleur, il n’y avait pas d’arbres pour les protéger. Je me suis assis et j’ai pleuré sur leurs corps sans vie. C’était un carnage. J’ai alerté le ministère des Forêts et leur ai demandé s’ils pouvaient planter des arbres. Ils m’ont répondu que rien ne pousserait ici et m’ont dit d’essayer de planter des bambous. C’était dur mais je l’ai fait. Il n’y avait personne pour m’aider”, raconte Payeng, qui a désormais 47 ans. Le jeune homme quitta ses études et son foyer, et se mit à vivre sur le banc de sable. Contrairement à Robinson Crusoé, il accepta volontiers cette vie d’isolement. Et non, il n’avait pas de Vendredi. Il arrosait les plants matin et soir et les taillait. Au bout de quelques années, le banc de sable est devenu un bois de bambou. “J’ai alors décidé de faire pousser de vrais arbres. J’en ai ramassé et je les ai plantés. J’ai aussi rapporté des fourmis rouges de mon village : les fourmis rouges changent les propriétés du sol. J’ai été piqué plusieurs fois”, raconte Payeng en riant. Bientôt, toute une série de fleurs et d’animaux s’épanouirent sur le banc de sable, y compris des animaux menacés, comme le rhinocéros à une corne et le tigre royal du Bengale. “Au bout de douze ans, on a vu des vautours. Les oiseaux migrateurs ont commencé à arriver en masse. Les daims et le bétail ont attiré les prédateurs”, déclare Payeng, qui s’exprime comme un écologiste chevronné. “La nature a créé une chaîne alimentaire : pourquoi est-ce qu’on ne s’y tient pas ? Qui protégera ces animaux si nous, les êtres supérieurs, nous nous mettons à les chasser ?”Le ministère des Forêts de l’Assam n’a entendu parler de la forêt de Payeng qu’en 2008, lorsqu’un troupeau d’une centaine d’éléphants sauvages s’y est réfugié après avoir ravagé les villages voisins. Ils ont aussi détruit la cabane de Payeng. C’est là que Gunin Saikia, conservateur assistant des forêts, a rencontré Payeng pour la première fois. “Nous avons été surpris de trouver une forêt aussi dense sur le banc de sable. Les gens du coin dont la maison avait été détruite par les pachydermes voulaient abattre ce bois, mais Payeng leur a dit qu’il faudrait le tuer d’abord. Il traite les arbres et les animaux comme si c’étaient ses enfants. Quand on a vu ça, on a décidé de contribuer au projet, raconte-t-il. Payeng est incroyable. Ça fait trente ans qu’il est là-dessus. Dans n’importe quel autre pays, il serait un héros.” 

dimanche 26 octobre 2014

Freund, le plaisir ; Adler, le statut social ; Frankl, la volonté de sens""

"le plaisir n'est jamais le but de l'existence,il est et doit demeurer un effet, et plus spécifiquement, la conséquence du fait d'avoir atteint un but. Le fait d'avoir atteint un but constitue une bonne raison d'être heureux, le bonheur suivra, automatiquement et spontanément, comme il se devra. Et c'est pourquoi nul ne doit chercher le bonheur, nul ne soit s'en préoccuper tant qu'il n'a pas de raison de le faire.
Mais, plus encore, nul ne peut chercher le bonheur. Dans la mesure où quelqu'un fait du bonheur le principal but de sa motivation, il en fait nécessairement l'objet d'une attention constante. mais précisément en agissant ainsi, il perd de vue sa raison d'être heureux et le bonheur lui-même finira par lui échapper.

l'accent que la psychologie freudienne met sur le principe de plaisir est analogue à l'accent que la psychologie adlérienne met sur le statut social. Toutefois, cette insistance s'avérera inopérante pur autant que quelqu'un qui ne jure que par sa situation sociale fera tôt ou tard l'amère expérience du demandeur d'emploi.
En dernière analyse, la situation sociale et la volonté de puissance, comme le principe de plaisir, sont de simples dérivatifs de la principale préoccupation humaine, c'est-à-dire de simples dérivatifs de la volonté de sens. Ce que j'appelle ici volonté de sens peut être défini comme l'effort humain fondamental pour trouver un sens à sa vie en atteignant un objectif.

.... l'homme, en l'absence de raison d'éprouver du plaisir, se donne à lui-même une raison d'en avoir, il se donne à lui-même une cause qui aura pour conséquence le plaisir (une raison est toujours quelque chose de psychologique ou de noologique ; une cause est quelque chose de biologique ou de physiologique)."

extrait de "nos raisons de vivre", à l'école du sens de la vie de Viktor Frankl

mardi 14 octobre 2014

A l'aurore de nos jours

Un témoignage d'une expérience de mort imminente (ou NDE)


lundi 6 octobre 2014

le gaspillage de la nourriture et la faim dans le monde.


http://www.cultureunplugged.com/play/1081/Chicken-a-la-Carte

un film à voir.

samedi 4 octobre 2014

Aller à la rencontre de l'autre, créer des liens

Sylvie et Jean-Louis, des amis de MUTZIG
leur blog : http://www.tour-europe-velo.eu/larticle-dantonio/
Un tour d’Europe en bicyclette pour ouvrir des portes et des possibles:

Ils sont arrivés samedi à Korinos, petit village de bord de la mer, en Grèce, à 440 kms au nord d’Athènes, proche de Katarini et du Mont Olympe. Ce dimanche soir, ils devront se reposer à Stomio, 80 kilomètres au sud, en suivant toujours la côte. La fin de ce tour de vélo en Europe (http://www.tour-europe-velo.eu/), que Sylvie et Jean-Louis Frison ont commencé le 30 Mars, est prévu dans un mois et demi: le 29 Octobre ils devront arriver à Cannes; le 30, le voyage en train jusqu’à Strasbourg et d’ici, le lendemain, ils partiront a Mutzig, 25 kilomètres à l’ouest de Strasbourg, pour la dernière étape, de nouveau en vélo.
«Nous avons le sentiment d’ouvrir des portes et des possibles», ils disent à RELIGIONLINE, après avoir parcouru 13.800 des 17 mille kms prévus et traversé 20 pays – y compris le Portugal, en Avril (http://www.tour-europe-velo.eu/portugal-tu-nous-etonnes-et-nous-surprend/). Ici, ils sont entré à travers Almeida (http://www.tour-europe-velo.eu/ola-a-almeida/), et ensuite sont passés par Fundão, Coimbra, Tomar, Lisbonne, Fatima, Batalha, Aveiro, Porto et Braga. Le 25 Avril, à Lisbonne, 2000 kms parcourus, ils ont vu, sans compter, 30.000 œillets lancés sur la Praça do Comércio par un hélicoptère (http://www.tour-europe-velo.eu/les-oeillets-rouges-de-lisboa/).
Actuellement, ils ont déjà visité dix capitales européennes et utilisé dix monnaies différentes de l’euro (il y a d’autres curiosités qui peuvent être vérifiés ici – http://www.tour-europe-velo.eu/diverses infos de notre voyage/).
L’une des questions qu’ils se posent est celle de la méconnaissance que nous, Européens, avons les uns des autres. Ce tour, ils disent, a aidé à se rendre compte qu’on ne connaît pas ses voisins:
«Nous avons tous un certain nombre de clichés, préjugés, fausses idées. Et la rencontre et l’échange permettent de réajuster ces a priori.» En Août, rappelant le 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, ils ont écrit sur leur blog que «ce que nous vivons actuellement témoigne de l’importance à développer les points de rencontre et d’expression, en respectant les spécificités de chaque pays et de chaque personne». Il faut «oser aller à la rencontre de l’autre, en toute simplicité», ils ajoutaient. (http://www.tour-europe-velo.eu/faites-que-jamais-ne-revienne-le-temps-du-sang-et-de-la-haine-barbara-gottingen/)
Au moment où l’ on définit la nouvelle Commission européenne et que l’Union reste étouffée dans une profonde crise économique, financière et politique, ils ajoutent que la redistribution des richesses ne doit pas passer juste «par le mérite et le travail, mais peut prendre sa source dans l’investissement du lien social.»
Agée de 53 ans, Sylvie est assistante sociale dans une institution gérée par l’Association des Paralysés de France, qui accueille des personnes avec des difficultés physiques ou sensorielles. Jean-Louis, 51 ans, est le directeur d’un établissement médico-social où sont accueillis 80 enfants avec des déficits cognitifs, géré par l’Arsea (Association Régionale Spécialisée d’action sociale, d’éducation et d’animation).
Au départ, l’itinéraire prévoyait un passage à travers l’Ukraine (http://www.tour-europe-velo.eu/parcours-tour-europe-velo-prevu/). Mais les vents de la guerre qui soufflent sur le pays ont amené à modifier l’itinéraire au cours des dernières semaines, descendant de la Pologne à travers la Hongrie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, avant d’entrer en Grèce.
«Le passage en Ukraine nous a été découragée et nous ne voulions pas mélanger notre tour avec cette situation politique compliquée qui s’aggrave pendant des mois», ils justifient. «Ce conflit remet en question la stabilité européenne installée après des années de diplomatie.» De ce qu’ils entendent des gens, ils sentent «l’agitation et la peur du Président de la Russie et un sentiment de tristesse avec l’idée que les populations ukrainiennes (et donc européennes) sont prises en otage par une minorité violente». Cette procédure «est contraire à notre démocratie», disent-ils.
L’interview, menée par email, après une autre étape de ce tour original, est publiée ensuite dans son intégralité:

P. – Avec les 13 000 kms déjà parcourus, qu’est-ce que vous a plus touché au niveau de la connaissance des différents peuples et des cultures?
R. – L’intérêt des personnes que nous rencontrons ; les personnes nous interpellent dans la rue : «Que faites-vous ? Où allez-vous ? D’où venez-vous ? » Les personnes remarquent la présence de notre drapeau européen, puis le drapeau brodé puis la plaque              « Europe» à l’arrière du vélo.
A notre niveau, ce tour a pour ambition de faire rêver et de créer des liens; nous avons le sentiment d’ouvrir des portes et des possibles. Les personnes semblent se projeter dans notre histoire. Nous ne sommes ni des grands sportifs, ni des aventuriers mais tout simplement un couple ordinaire d’une cinquantaine d’années. En somme, chaque personne pourrait imaginer réaliser ce tour d’Europe, ce n’est ni un exploit ni une performance mais un désir, un rêve que nous réalisons.

P. – Il y a une Europe des peuples, au- delà de l’Europe politique?
R. – L’Europe est une entité concrète, de peuples, d’histoires, de cultures, de façons de vivre, de langues… nous découvrons ces réalités et nous les partageons avec les personnes qu’on rencontre. Notre blog (http://www.tour-europe-velo.eu/) est un moyen d’échanges et de communication de notre expérience

P. – Dans l’actuel contexte de renaissance des nationalismes et de la xénophobie, la connaissance mutuelle entre les peuples et les cultures c’est le plus important pour contrarier cette tendance?
R. – Sur le plan européen et national, nous sommes en train de constater un repli des personnes sur elles-mêmes (voir les résultats des diverses élections et la montée des nationalismes). Ce qu’on vit pendant ce tour fait apparaître que les personnes rencontrées sont très réceptives à notre projet, ouvertes – ce qui ne va pas du tout dans le sens du vote, parce que les personnes ont-elles peur de perdre leur confort. Pouvons-nous maintenir notre niveau de vie ou n’y a-t-il pas un choix à faire par une meilleure redistribution des richesses ? Cette redistribution ne passe pas uniquement par le mérite et le travail mais peut prendre sa source dans l’investissement du lien social.

P. – On peut dire qu’il y a une dimension culturelle et spirituelle qui rallie les peuples? On peut arriver à cette compréhension à vélo?
R. – Le vélo est un moyen de déplacement économique et accessible au plus grand nombre; à vélo, nous restons accessibles aux autres et allons à leur rencontre. Cette démarche de proximité est souvent saluée et soutenue, par des formules d’hébergement comme le camping, les Warmshowers (réseau international d’échanges entre cyclotouristes ; système basé sur la gratuité), des programmes comme Erasmus (d’accueil d’étudiants étrangers) ou la route de St Jacques de Compostelle et les rencontres internationales qu’elle permet. – Il y a d’autres cyclos qu’on rencontre qui parcourent aussi l’Europe. Nous constatons également que les gares sont noires de monde et les autoroutes saturées. Les européens ont un grand besoin de se déplacer.
L’Europe des peuples se construit au travers des nombreuses relations qui se développent entre des groupes de personnes comme les étudiants (Erasmus,) les échanges économiques et le développement des médias. Tous ces aspects positifs connaissent également leur revers puisque toute cette ouverture des personnes peut favoriser le repli des personnes sur elles-mêmes. La télé et l’accès à internet permettent de faire l’Europe à partir de son salon.
Tous ces exemples montrent qu’une Europe des relations est en train de se créer, que certaines personnes ont un désir de se rencontrer.

P. – Quelles conclusions vous avez à partir de ces constatations ?
R. – Au fil de notre parcours, nous nous apercevons que nous ne connaissons pas nos voisins. Nous avons tous un certain nombre de clichés, préjugés, fausses idées. Et la rencontre et l’échange permettent de réajuster ces a- priori.
A notre modeste niveau, nous avons le sentiment de contribuer à une meilleure connaissance des peuples et de transmettre aux personnes rencontrées le même envie de découvrir leurs voisins européens.

P. – Même sans parler quelques langues ?
R. – Malgré ça, nous arrivons à échanger: les gens ont envie de nous faire connaître ce qu’ils vivent, leurs richesses historiques, la beauté de leur région… Beaucoup sont fiers de l’endroit où ils vivent et qu’ils souhaitent valoriser.
Aujourd’hui, nous ne ressentons pas d’animosité entre les nations. Par exemple, nous avons pu discuter avec des Sud- Coréens en vacances en Europe pour parcourir le chemin de St Jacques de Compostelle. Nous leur avons demandé ce qui les étonnait le plus en Europe. Ils sont impressionnés par notre degré de liberté, alors que chez eux, ils ont un sentiment de grande dépendance au travail et de vivre un stress permanent, tant par ce lien au travail et par une excessive densité de la population en particulier dans les grandes villes.
Le vélo rend possible la rencontre en mettant les gens à proximité: nous sollicitons et, donc, nous sommes en interaction. Mais comment créer des projets entre pays, entre personnes de plusieurs pays ?

P. – Est-ce que l’Europe des peuples existe au-delà de l’Europe économique ? Comment la faire vivre ?
R. – Actuellement, nous découvrons l’histoire des autres pays et leur situation géo politique. À travers cette histoire et la connaissance du passé, nous nous rendons compte que de nombreux échanges ont eu lieu à la fin du Moyen Âge lors de la construction des cathédrales. Quelques 270 cathédrales ont été construites entre le 13.ème et 15.ème siècles en Europe ce qui a induit des déplacements importants, d’échanges de techniques et de créations. La Renaissance impulsée par l’Italie a apporté une nouvelle impulsion et dynamique. Nous constatons bien qu’une partie de la population est ouverte à l’échange et au déplacement alors que d’autres sont dans le repli et la peur et surtout sans projet.
Ce tour d’Europe nous conforte pace qu’il est devenu un projet fort pour chacun de nous deux, pour notre couple, pour la connaissance des autres, de l’histoire et de la géographie, des coutumes et du quotidien des personnes rencontrées. Ce projet fait défaut à de nombreuses personnes qui vivent ce repli et qui déclenche leur peur.

vendredi 3 octobre 2014

Une femme qui n'aspire pas à être l'égale de l'homme

La femme qui aspire à être l'égale de l'homme manque singulièrement d'ambition (Dominique Quessada)
Lu dans KAIZEN octobre 2014

Oublier les mâles alpha : féminiser la politique

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Ce dimanche 21 septembre 2014 nous a offert un spectacle politique contrasté. D’un côté, l’imminence du rassemblement, à New York de centaines de chefs d’Etats, déclenchait, à l’initiative d’ONG comme 350.org, Avaaz, la Fondation Nicolas Hulot en France… 2808 marches pour le climat dans 166 pays du monde.
Nous avons vu des citoyens descendre par dizaine, voir centaine de milliers (plusieurs dizaines de milliers à Paris, plus de 300 000 à New York) pour dire leur volonté de passer à des énergies 100 % renouvelables, sortir du pétrole, du charbon, du nucléaire (qui n’est pas supposé émettre de CO2, mais est responsable de nombreux autres dangers) et entrer intelligemment dans le XXIè siècle.
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Il y avait de quoi se réjouir en voyant la plus grande marche pour le climat qui ait jamais eu lieu, défiler de long de Central Park. Il y avait de quoi vibrer en égrenant les images de toutes les villes, de tous les visages, des pancartes, des vieux, des jeunes, des enfants qui marchaient en souriant, main dans la main, pour dire leurs aspirations à une planète vivable, solidaire, pour les générations à venir. Un mouvement populaire se structure, se mobilise, hors des intérêts particuliers, et peut devenir une force nouvelle. S’il est capable de prendre de l’ampleur, de rassembler tous ceux qui agissent dans l’ombre, de se rendre audible et désirable pour une large part de la population, démobilisée par la politique traditionnelle, il peut faire une véritable différence dans les décennies à venir.

La politique des mâles alpha

Pendant ce temps, sur France 2, l’événement était le retour de Nicolas Sarkozy. De celui qu’une partie de son camp considère comme « le chef », capable de « remettre de l’ordre », de « guider », de « diriger » une France à la déroute.
Depuis quelques semaines, ce retour nous donne l’occasion de voir à quel point les archétypes ancestraux du mâle alpha, se tapant sur la poitrine, donnant de la voix, se conduisant comme un patron, un père, un protecteur, ont la vie dure. Début 2014, le sondage annuel d’Ipsos révélait que 84 % des sondés estimaient toujours que l’“on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre” (ils étaient 87 % en 2013).
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Les figures répondant à ces critères (virils, autoritaires, riches ou faisant grand cas de l’argent, parfois brutaux, séducteurs, se posant en rempart…) sont toujours la norme dans nombre de pays (ont l’ont été il y a peu) : Vladimir Poutine, David Cameron, George W. Bush, Silvio Berlusconi, Xí Jìnpíng, Benjamin Netanyahu, Nicolas Sarkozy…
Or, que pouvons-nous attendre de ce type de figures pour résoudre les problèmes résolument complexes, interdépendants, demandant de sortir des logiques de domination, de compétition, de pouvoir, pour entrer dans celles de la coopération, de l’intérêt général, du partage… Toutes ces qualités sont plutôt féminines (sans être pour autant l’apanage des femmes, féminin et masculin cohabitant, à l’image du Yin et du Yang orientaux, en chacun). Non seulement nous avons besoin de plus de femmes dans les sérails politiques, mais nous avons  surtout besoin que les valeurs féminines irriguent la société toute entière : faire ensemble, d’abord dans l’intérêt des enfants, des êtres humains en général, respecter le vivant, revenir à l’essentiel, ne pas systématiquement vouloir être le premier, le plus fort, écouter sa sensibilité et pas seulement son intellect…
Quesasa - Femme
Aujourd’hui trop de femmes doivent reproduire le pire du masculin pour prendre le pouvoir (Margareth Thatcher comme le chantait Renaud, en reste un archétype stupéfiant). Devenons plus féminins. Trouvons le juste équilibre entre nos polarités. Débarrassons-nous de l’image des chefs du passé et construisons le présent ensemble, comme des adultes pleinement solidaires et responsables. Il est grand temps.
Par Cyril Dion

jeudi 2 octobre 2014

la grâce consiste à s'oublier

On trouve dans "Le journal d'un curé de campagne" de Bernanos cette phrase :
"il est plus facile qu'on ne le pense de se haïr. La grâce consiste à s'oublier".

"Beaucoup plus important que de se mépriser fort ou de s'estimer fort, serait en fin de compte de s'oublier totalement, c'est à dire de ne plus du tout penser à soi et à tout ce qu'on trouve en soi, mais de se consacrer intérieurement à une tâche concrète, dont l'accomplissement nous est demandé et réservé personnellement. Ce n'est pas en se considérant soi-même ou, qui pis est, en se tenant le miroir, ce n'est pas en faisant tourner toutes pensées autour de sa personne qu'on sera libéré de ses difficultés personnelles, mais par le renoncement à soi-même, par le don de soi-même à une cause digne d'un tel don" (Frankl,64).
lu

Cela ne veut pas dire de ne pas apprécier ce qui nous est donné chaque jour.
Peut-être ne faut-il rien exiger mais rester sensible à la beauté et aux petits cadeaux de la vie.
La vie ne nous doit rien ; mais que nous apprend-elle ?
Un faux-pas qui nous amène à rectifier notre attitude a du sens.