dimanche 24 octobre 2010

chronique d'une séparation, parmi d'autres.

... je continue à penser que c'est dans le moment présent et le quotidien qu'il faut faire les choix pour l'alléger et pouvoir prendre du recul et des beaux moments, mêmes courts.
Les projets, les vacances, ce sont les cerises sur le gâteau. Si le gâteau est pourri en-dessous, les fruits risquent d'être contaminés.
A moins qu'on prenne la précaution de séparer les deux par un papier célophane (orthographe ?) qui ne laisse rien traverser.
...
Ce n'est pas ma façon de vivre.
Tu choisis ton quotidien. Tu choisis tes "breaks"
Je choisis la Vie dans sa globalité.
Et si je devais encore rencontrer un compagnon potentiel dans mon parcours de vie, c'est ce que je lui dirais : se donner les moyens de vivre tout, même le quotidien difficile, avec joie. Dans la mesure du possible.
Pour cela il faut savoir voir en face les incompatibilités et limites exprimées de chacun, hors "occasions ponctuelles et tentantes" car si on attend ces moments pour s'affirmer, on manque d'honnêteté, d'abord vis à vis de l'autre, mais aussi de soi-même.
Accepter la façon de vivre de chacun est la base d'une relation saine.
Je t'avais demandé de respecter la mienne.
Mais la tienne était enfouie sous un manteau de silence et de tabous pendant des mois jusqu'à réapparaître à certaine occasion, la dernière il y a 2 semaines.
heurtant mes limites pourtant toujours clairement exprimées.
L'incompatiblité
Je me sens trahie
Mon seul regret est d'y avoir encore cru, mais comme il ne faut pas vivre dans le regret, je traverse. Avec des hauts et des bas, mais même quand je pleure, je suis en paix. Je laisse passer.
Au fond de moi, je sais que ce n'est qu'une façon de s'apitoyer sur son sort.
Le monde s'en fout. Cette phrase a le pouvoir de me secouer.
Qui suis-je à vouloir ce qui n'est pas ? Qui sait si ce que je veux pour moi ne fait pas trop de dégât pour une autre partie du monde ? alors la vie, avec raison, décide de ne pas me donner ce que je veux... je dois humblement en convenir et arrêter de vouloir tirer la nappe à moi.... oh, très subtilement, mais c'est l'enfant qui parle.

dimanche 17 octobre 2010

Ce n'est pas pareil....

Quand je vois le monde vivre et s'agiter, se battre, les grèves et tout, je me rends compte que le mot TRAVAIL n'a pas le même sens pour tous et c'est ce qui nous sépare.
Un dirigeant qui vient à 10 h au travail, anime des réunions, va au restau à midi, se retrouve bien au calme dans un bureau soft avec des secrétaires qui lui tapent le courrier ; même s'il dit travailler jusqu'à 20 h.... il a peut-être encore la force d'aller au théâtre le soir, il en a aussi les moyens puisque Joséphine prépare le repas, repasse son linge et Marie s'occupe de ses enfants. Sa voiture est bien entretenue, il la rentre au garage, il peut ouvrir son courrier sans avoir peur des factures : s'il est fatigué, car bien sûr les risques de "pertes financières" sont réels, la sacro-sainte Bourse peut d'une seconde à l'autre anéantir 20 ans d'investissements, mais bon... il peut voir venir, au pire il vend son appartement à la montagne et les enfants ont chacun un compte-épargne pour leurs futures études et puis il pense à la semaine de ski ou les 3 semaines tout compris en été ou simplement au WE organisé par le Club
Comme il gère des intérêts financiers énormes, il n'a pas envie de quitter la barque à 60 ans. On le comprend.
La femme de ménage, la secrétaire de base, le professeur d'un lycée en ZEP, l'aide-soignante de nuit ou le maçon n'ont certainement pas la même vie professionnelle. Entre le bruit du marteau-piqueur, les brimades, les sonneries de téléphone, les WC à récurer, les mains gelées quand il faut travailler dehors, le chahut incessant d'élèves qui se demandent s'ils pourront un jour gagner honorablement leur vie, l'infirmière qui se dépêche de passer de chambre en chambre car elle est seule à s'occuper de plus en plus de malades, la caissière entre la mauvaise humeur du client et l'obligation de rentabilité, le fonctionnaire qui doit être rentable et en même temps assurer un service public digne de ce nom et aussi remplir les caisses-passoires de l'Etat, l'étudiant qui choisit une voie non plus par rapport à ses goûts et ses dons, mais plutôt une filière qui n'est pas encore "bouchée", pour avoir un petit espoir d'arriver un jour à subvenir à ses besoins....
Marcel devrait se faire poser une couronne... mais c'est trop cher, la couronne en métal lui revient à 500 euros après déduction du remboursement de la sécurité sociale et une Mutuelle.... il ne peut plus payer les échéances....
Les fruits et les légumes ? vous avez vu le prix ???? les steacks hachés à 4 euros le kg chez le L du coin, un paquet de frites, ça fera au moins plaisir aux enfants car bien sûr, tous les parents aiment leur faire plaisir ; une vingtaine de cannettes de bière, ce n'est pas très cher et ça permet d'oublier le quotidien ; et dans la boîte aux lettre, une pub : recevez 4 000 euros, toute de suite, sans remplir de questionnaire, sans justificatif etne remboursez que 30 euros par mois ; noël approche, achetons un peu de rêve ; le surendettement les guette. Au tribunal on leur reproche d'avoir "en plus" un téléphone portable ! vous vous imaginez... c'est du luxe.... oui, mais Bernadette ne peut refuser encore cela à Kévin, son fils de 14 ans ; tous ses copains restent en contact, entre eux. Depuis qu'il a un téléphone portable, il a une chance d'être intégré, il est au courant des virées projetées, on lui demande de temps en temps la solution d'un problème de math.
Par contre, Pierre Henri, lui, refuse d'en avoir un, il est fier de sa décision, il pense déjà que sa liberté serait restreinte, il n'a pas envie d'être joignable tout le temps et partout. mais oui, être libre de décider quand on peut "avoir", ou quand on a déjà "eu", ce n'est pas pareil ;
Ne faut-il pas "avoir eu".... alors cela peut être simplement de l'amour, de l'attention... pour "être" ? pour s'acheminer vers la liberté ?

Les "Grands" de ce monde, enfin ceux qui décident des taxes, du travail jusqu'à 67 ans, du déremboursement de médicaments n'ont pas idée de ce qu'est "la vie d'en bas" ; il y a quelques décennies les élus écoutaient leurs électeurs, aujourd'hui on entend "nous ne reviendrons pas sur cette loi ! il n'y aura pas de pénurie d'essence, car le gouvernement a tout prévu ; s'il le faut on emploiera la force".... même si le peuple n'est pas d'accord ?
et pour couronner le tout : "on ne peut pas empêcher les gens d'aller au travail !".... quelle démagogie. moi j'entends : il faut que le bas peuple travaille dur et longtemps pour que quelques uns puissent se dorer au soleil en encaissant plusieurs milliers d'euros, ou continuer à alimenter ce système mais en ayant la contrepartie de gagner plusieurs dizaines de milliers d'euros
ce n'est pas pareil...
Cela me fait penser au Moyen-âge, aux cerfs et aux Seigneurs.... on en est pas loin ;
J'en reviens à l'attitude face à la réprobation des citoyens vis à vis de la politique actuelle : autrement dit "fermez-là, nous ne vous écouterons pas" sommes-nous en démocratie ? les politiciens, enfin certains, oublient-ils qu'ils sont à leur place pour servir, être porte-paroles, les "élus", cela veut dire qu'on leur a fait confiance....
On nous dit qu'il FAUT travailler... alors que le chômage sévit, les jeunes et les quinquagénaires étant les plus touchés.... mais quelle incohérence ! il n'y aurait plus assez de travail mais il faut s'y agripper le plus longtemps possible.... dans les conditions de stress et de tensions qu'on connaît actuellement...
On nous dit qu'il manque de l'argent pour payer les retraites : je n'ai jamais compris pourquoi l'estomac de S ou de X a besoin de manger plus ou mieux que celui d'un ouvrier ? pourquoi les uns ont besoin de 10 vestes alors que celui-ci n'en a pas ? pourquoi on peut aussi facilement et en toute inconscience s'extasier devant un film qui expose nos problèmes économiques ou de société et le lendemain, chacun a sa façon, continuer à alimenter ce système d'exclusion ? moi y compris dans la mesure où je ne suis pas complètement consciente de tout puisque je ne suis qu'en chemin
Dites-moi si je me trompe... répondez-moi....

lundi 4 octobre 2010

le sens des choses

quand les gens comprendront que le combat n'est pas uniquement pour une question de montant de la retraite, peut-être y aura-t'il une plus grande solidarité
ne voulons nous pas tous vivre dignement ?
et quand bien même certains ont plus d'avantages que d'autres, pourquoi ne pas se battre pour améliorer les sorts moins envieux, au lieu de jalouser et vouloir supprimer les chances, pourquoi "tirer vers le bas" ?
A ce petit jeu... chacun peut se trouver "privilégié" par rapport à un autre et à force de dépenser notre énergie à "court-circuiter" les acquis, durement acquis (je ne peux m'empêcher de penser au roman de mon époque lycéenne, GERMINAL... puis, plus près de nous, l'époque des grèves pour obtenir les congés, etc....) nous nous retrouverons tous à plus ou moins long terme "sur la paille ;
certains le sont déjà, d'autres ont tellement peur de perdre le peu qu'ils ont réussi à sauvegarder, pour l'instant encore, qu'ils courbent l'échine, travaillent 50 heures par semaine pour encore faire un peu illusion et renflouer les caisses trouées de l'état.... pendant que les jeunes pointent au chômage et ne peuvent plus avoir de projets
niveler, oui, mais vers le haut.... jusqu'à un certain point, celui où les humains se trouveront sur pied d'égalité.
Ma vue est peut-être utopique, mais on peut tendre vers, sans pour autant espérer atteindre l'idéal.
.... mais voilà, je ne fais pas grève.... parce que je n'assume pas de pénaliser les gens qui n'ont pas le pouvoir de changer les choses et pour qui la vie est déjà bien difficile..... mais surtout parce qu'en faisant grève, tout est malheureusement mis en place pour le que "serpent se morde la queue"..;; par exemple 100 000 fonctionnaires qui font grève, ce sont autant de jours non payés par l'Etat, alors que le travail sera fait, ou mal fait, ou pas fait.... tout dépend de quel service il s'agit.... où voyez vous une pression sur les décideurs ? ....
... nos dirigeants continuent à mettre en oeuvre une politique hautement décriée, cela ne les dérange pas.
Que faire ? chacun, à sa manière, la mienne est d'écrire, une écriture exécutoire, un partage, mais aussi de surveiller ma consommation, ma façon de vivre.... loin d'être idéale, pas toujours cohérente, mais juste sentir que je ne suis pas seule à "vouloir", pas seule à avoir faim, à aimer aller au concert, à me sentir utile, à espérer que mes enfants pourront travailler.... construire leur vie... mes enfants et les enfants des autres, non seulement en France, mais partout. Un petit bout de chou africain qui souffre de la soif, un Rom qui ne se sent nulle part bienvenu, un otage emprisonné pour de l'argent ou une idéologie, une femme lapidée
Tout cela au 21ème siècle.
Qu'avons-nous appris depuis l'homme de Néanderthal ?
A vivre ensemble sur cette terre qui nous offre tout ce dont nous avons besoin, pour peu que nous partagions ?
Que quelques uns s'octroient de quoi faire vivre décemment une grande partie de la population et s'érigent en dirigeants ou donneurs de leçon est difficile à supporter.
Il est facile de punir une personne qui a volé ce qu''ostensiblement on lui fait miroiter à longueur de journée quand on gagne largement assez pour acheter des chaussures à 500 euros, revenu mensuel pour des milliers de gens.
la notion de vol pourrait aussi être évaluée plus subtilement : celui qui consomme plus ou prend davantage que ce dont il a besoin, spolie forcément quelqu'un. A quand une refonte du Code Pénal ?
Quand félicitera-t'on le perdant, celui qui a eu le courage de participer à une épreuve en sachant pertinemment qu'il aura peu de chance de susciter l'admiration ? on peut par exemple l'admirer pour sa ténacité, le défi qu'il se lance à lui-même ; le gagnant pourrait même le remercier car s'il n'y avait pas de perdant, il n'y aurait pas de gagnant... Il n'est gagnant que par rapport à quelqu'un....
quand dirons-nous : "je n'ai pas besoin de telle ou telle chose, par contre mon voisin, oui, alors je donne...
et lui qui a beaucoup plus que moi : pourquoi le jalouser ? on peut même aller jusqu'à le plaindre d'avoir tant de besoins à assumer...
... je n'oublie pas que je suis moi-même une privilégiée puisque j'ai encore le temps de penser
Et pour garder, à l'avenir, ce privilège, je veux refuser de travailler toujours plus tandis que de plus en plus de personnes n'ont plus accès à l'emploi.
mais ce n'est pas facile, je ne sais pas comment faire. Le système mis en place, les pressions de toutes parts, surtout des petits "chefs" intermédiaires qui doivent rendre compte de leurs résultats sous forme de statistiques chiffrées alors que certains paramètres ne peuvent être ainsi quantifiés, paralysent la réflexion indispensable.
nous avons perdu le sens des choses : dans le temps, un gendarme qui distribuait les PV avait un but éducatif, il n'était pas tenu de "faire du chiffre". Aujourd'hui il est plus facile d'épingler 1 000 personnes qui roulent à 57 à l'heure ou qui ne mettent pas la ceinture que de poursuivre un délit d'initié ou d'épingler un cadre intermédiaire qui harcèle ses subordonnés.
Nous sacrifions tout, l'éducation, la santé, la justice, la culture..... sur l'autel de la rentabilité.
Pourtant, nous avons tous conscience que d'autres valeurs sont primordiales pour que l'humain puisse vivre dans la dignité, CHAQUE humain, ne l'oublions pas.
Ne nous laissons pas manipuler.
Les personnes âgées ne sont pas une charge. Ils sont notre histoire, une richesse en expérience, en vécu.
Certains, malheureusement, ont conscience de gêner, de coûter trop cher, de peser dans nos vies hyperactives.
Il y a peu de temps, j'ai parlé à une dame assise sur un banc, elle me racontait le passé, sa jeunesse puis elle s'est tu. Longtemps. Soudain elle est sortie de sa léthargie en hochant la tête, elle m'a dit qu'elle n'a plus envie de vivre dans ce monde où tout va trop vite ; elle ne trouve plus sa place ; ses enfants n'ont pas le temps, le médecin est trop cher, il y a du bruit, elle n'a plus faim, elle ne comprend plus ; son mari s'est déjà en allé depuis longtemps... elle a caressé son chien, aussi vieille qu'elle et elle lui a dit en alsacien : "nous partirons bientôt, hein ?"
Je regarde ma montre.... j'ai dépassé l'heure de la pause. Vite.

vivre dignement

'écris parce que je suis atterrée par notre monde actuel dans lequel, pourtant, je suis pleinement actrice. C'est terrible d'en être conscient. Impossible d'en sortir avec une pirouette. Alors autant plonger, chacun avec les outils qu'il sait utiliser....mais j'ai peur des mots s'ils ne restent que tels.

Une façon de s'opposer à ce qu'on ne sent pas bon pour le monde est de continuer à être soi-même au plus près de sa cohérence profonde.
c'est un combat dans l'ombre.... quoique pas assez caché car on suscite des réactions de gens qu'on interpelle sans vraiment le vouloir, dans leur conscience ; cela leur est tellement insupportable parfois qu'ils sont obligés d'attaquer.... mais ils ne se rendent pas compte qu'ils se font du tort à eux-mêmes d'abord. Après, l'autre en face a la "liberté" de se laisser perturber, d'être affecté.... donc il s'agit de se fortifier intérieurement.
Mais cela suffit-il dans notre monde actuel où tous les coups sont permis, surtout ceux qui rapportent de l'argent et du pouvoir à une petite minorité, ou tout va trop vite, la réactivité à son comble ?
Il faut poser des actes.
j'en suis là.
Ce soir je doute .... le premier, pour moi, serait de ne travailler que pendant les heures imparties car si tout le monde le faisait peut-être serait-on peut-être obligé d'embaucher d'autres personnes?
.... même cela, je n'y arrive pas, parce que ma petite parcelle, mon champ de manoeuvre, j'en suis responsable et les gens attendent des réponses, que la procédure avance, des résultats, des autorisations....
que faire ?
nos réunions participent à ce travail dans l'ombre mais cela suffit-il ? le fossé se creuse entre ce que nous vivons à l'intérieur et la réalité quotidienne.
Cette violence.
Aurons-nous le temps de faire évoluer des consciences (chacun la sienne, ce sera déjà énorme) pour vraiment avoir un impact à l'extérieur ?
Pour moi, c'est tellement simple : avoir conscience que l'autre est comme soi-même : tellement semblable ; chacun veut vivre dans la dignité. Comment peut-on profiter de toutes les bonnes choses si l'autre n'a même pas le stricte minimum ?
En fermant les yeux.
Cela nous arrive à chacun, je le sais bien.
Même avec mes difficultés, j'ai encore beaucoup plus d'argent que certains.
Où est la limite ?
Il n'y en a pas.... il va falloir que nous partagions, que nous nous entraidions.
je crois bien que nous nous en sortirons ensemble ou pas du tout.
Mais en attendant, quelle souffrance. Que de bagarres. peine perdue.
Tout cela n'est que mots.
Heureusement que mon piano me traverse de ses vibrations d'accords, le ronronnement du chat m'apaise, son doux pelage me caresse autant que je le caresse, l'air pur de la campagne me lave de l'intérieur, l'opulence des arbres fruitiers me nourrit gratuitement
non,je ne peux décemment pas me plaindre.
Alors pourquoi cette dépression invisible sous mon sourire qui s'impose malgré tout ?
Ce qui me gêne est toute cette richesse qu'il nous est de plus en plus impossible de partager à force d'angoisser pour l'avenir.
Cette rigidité bureaucratique, ces lois soumises à la dictature de la rentabilité à tout prix, ce système auquel nous sommes soumis et qui ne reconnaît plus la place de chacun dans notre société qui s'emballe.
La responsabilité individuelle est tellement compartimentée, divisée à l'extrême que nous n'en avons plus conscience ; ainsi il est plus facile de se dire qu'on n'y peut rien ou alors tellement peu de choses ; puis on nous offre assez de "loisirs" pour museler, anesthésier la conscience ; la restriction de la liberté, chacun à son petit niveau, permet cet irrespect de l'autre à ne pas même lui permettre de vivre dignement.
Vivre dignement dans une cellule de prison : oui, cela est possible si on ne lui retire pas son statut d'homme, même s'il a agi pire qu'un animal. Si on lui permet de se rendre utile, de se nourrir correctement, de dormir en paix, d'avoir l'espoir d'être aimé un jour....
Vivre dignement dans un camp de Roms : oui, cela est possible si on pouvait s'intéresser à eux, à leur vie, leur histoire, leurs espoirs... au lieu de les stigmatiser depuis des décennies : peut-on reprocher à une personne de voler si elle ne peut gagner honnêtement sa vie ? ou si elle n'a pas appris à respecter autrui ? commençons, nous les sédentaires, à les reconnaître, à leur aménager des emplacements dignes ; chanter et danser avec eux peut-être ? alors, dans "longtemps" comme disent les enfants ils se sentiront enfin dignes et fiers.
Vivre dignement, et mourir dignement dans un hôpital. Cela veut dire se nourrir d'aliments simples et remplis d'énergie, pouvoir y accueillir les gens qu'on aiment, être écoutés, touchés, lavés, appelés par son nom jusqu'à la fin et même après.
Apprendre dignement dans une école qui laisse le temps à chacun d'assimiler à son rythme, qui applaudit autant au progrès qu'à l'effort sinon plus à l'effort, même si les résultats ne rentrent pas dans le cadre dicté par une poignée de bureaucrates pour qui ils ne sont que fanions à brandir, justificatifs de réformes qui se succèdent,
Travailler dignement à servir une société pour tous, qui soutient les faibles et les deshérités de la vie grâce à la satisfaction et au bonheur de ceux qui ont la chance d'être en bonne santé, physique ou mentale et qui ne demandent pas plus.
Tout cela n'est que mots. Comment les faire vivre ?

à propos grève et notion de travail

Oui, je sais qu'on n'écoute que ceux qui parlent haut et fort ou qui ont un moyen direct de pression

....bien sûr j'appréhende les conséquences de mon absence mais je dois aussi rester humble et ne pas croire que je pourrai indéfiniment pallier aux manques de plus en plus marqués et porter sur mon dos les conséquences désastreuses d'une politique ne prenant en compte que les valeurs pécuniaires depuis quelques années.

Si si ! si je faisais grève, Annie, je pénaliserai directement les gens convoqués aux audiences, qui attendent depuis des mois que leur dossier évolue, ceux qui appellent au téléphone à longueur de journée, qui viennent au greffe, qui font parfois 60 km ar.. pour trouver porte close ?

Mais par ailleurs, et cela pourrait sembler antinomique ou incohérent mais ce ne serait qu'en apparence : je soutiens les grévistes, ils sont d'une certaine façon mon "porte-paroles", ils utilisent leurs moyens d'expression,
ce n'est pas le mien.... alors j'écris..... et surtout je continue à essayer de rester positive, agréable aux autres, à faire mon travail le mieux possible sans me décourager

Il me revient le poème de KIPLING ... "..... si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie.... médire sans médire à ton tour....." et à la fin : "tu seras un homme, mon fils".
et aussi : "marche à l'étoile, même si elle est trop haute".
certaines paroles ou écrits me portent
sauf quand j'atteins mes limites, et depuis un an je flirte avec elles, j'en suis consciente.

Autre chose qui me trotte dans la tête :
je pense qu'on ne parle pas de la même chose quand on dit "travailler".
..... jusqu'à 67 ans, quand il s'agit de trimer : NON car notre santé est en jeu.
..... tant qu'on a envie, et alors ce n'est plus une question d'âge : quand on peut partager une expérience, transmettre, rendre service et en même temps respecter un corps qui a envie de ralentir, un esprit moins vif mais plus sage, des vues apaisées des choses...
il faudrait utiliser des termes différents pour des notions aussi différentes.
Bonne soirée
Edithe (avec un "e" à la fin.... c'est plus équilibré ! llooll)