samedi 27 décembre 2014

C'est quoi devenir adulte dans le monde d'aujourd'hui ?


LU DANS LE MONDE

La jeunesse actuelle a-t-elle envie de devenir adulte ? POST DE BLOG

Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, plusieurs constatent un désintérêt global des générations actuelles à répéter les schémas parentaux : avoir une maison, des enfants, une carrière.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/actualite-en-continu/#GuUMTytMMqQTp5Jk.99



Etre adulte serait-il d'avoir envie d'une maison, d'enfants, de faire carrière.... ? ...une carrière de CDD successifs ? peut-être faut-il élargir cette notion et l'adapter à ce qu'offre notre monde actuel comme potentiel, vouloir moins pour que d'autres puissent eux aussi, vouloir, et être mieux, ETRE .....

Le désintérêt peut se comprendre vu la conjoncture actuelle, sur le plan de l'économie, des perspectives de trouver un travail dans lequel se réaliser, l'impact de la pollution, les déchets de la consommation galopante....  vouloir AVOIR a ses limites et de plus en plus de jeunes en sont conscients.

L'hôpital qui écoute ses patients

L’hôpital qui soigne… au whisky !

Chère lectrice, cher lecteur (écrit de Jean-Marc DUPUIS), 

J'adore quand des lecteurs me signalent de bonnes nouvelles que je n'avais pas vues. 

Depuis septembre 2014, le CHU (centre hospitalier universitaire, autrement dit l'énorme hôpital) de Clermont-Ferrand, a décidé d'autoriser ses patients en fin de vie à boire du whisky [1]. 

Et non seulement ça, mais l'hôpital a décidé de créer un bar à vin, dans lequel pourraient bientôt être servis des grands crus, c'est-à-dire des vins issus d'une vigne reconnue pour son exceptionnelle qualité, dans une atmosphère conviviale.

Moins bien traité qu'un condamné à mort

Il est vrai que la situation actuelle était grotesque : sous prétexte qu'on était à l'hôpital, les « patients » en soins palliatifs (fin de vie) étaient privés de la plupart des petits plaisirs de l’existence. 

Mais à quoi bon, je vous le demande, priver une personne dont le décès à court terme est médicalement certain, de boire un verre du whisky si ça lui fait plaisir ? 

Au nom de quoi vouloir empêcher un patient en fin de vie de manger ce qu'il aime, même si c'est « mauvais pour la santé », voire – vous allez voir que j'ose tout :) – manger du poulet rôti avec la peau grillée, avec des frites et de la mayonnaise (avec les doigts), du steak saignant au barbecue avec plein de béarnaise, se bourrer de « banana split » (avec double crème chantilly) fumer une cigarette, ou même… des cigarettes, si le patient aime ça, et s’il le peut bien sûr ? Et voir des films drôles ! 

Et j'irais encore plus loin : il faut le faire – si on en a la force. Car lorsqu'un patient est « condamné » par la médecine, il y a toujours un espoir de guérison. Mais encore faut-il que le patient ait en lui les forces spirituelles de vouloir guérir

Le corps étant à bout, ce sont les forces de l'esprit qui pourront faire la différence. Les guérisons « miraculeuses » ont souvent lieu dans un contexte de reprise d'espoir, de redécouverte du sens de la vie, chez le patient qui trouve une excellente raison de guérir… et guérit. Il est donc capital de tout miser sur le moral du patient. Son environnement, son entourage humain sont alors déterminants, et je prétends que si l'on créait dans tous les centres de soins palliatifs des endroits où l’on prend du bon temps, on assisterait plus souvent à des miracles. 

Beaucoup y travaillent activement, comme le Centre Jeanne Garnier à Paris, et c'est tout à leur honneur. 

Certains s'offusqueront du coût, mais un séjour en soins palliatifs coûte en moyenne 6529 euros [2]. Un verre de whisky coûte 3 euros. Un verre tiré d'une très bonne bouteille coûte 5 euros. Un paquet de cigarettes coûte 4 euros. 

Et nous parlons de personnes qui, généralement, n'en ont plus que pour 2 semaines à vivre ! À quoi bon prétendre leur faire la morale ? Leur imposer des privations jusqu'au dernier moment ? Autrefois, le condamné à mort lui-même, quel que soit son crime, avait droit à une dernière cigarette. Aujourd'hui, des innocents sont condamnés à mourir intubés de partout, mais n'auraient pas le droit de boire un dernier verre, ni de fumer une dernière cigarette, parce que le règlement de l'hôpital l'interdit. Quel scandale. Quel manque d'humanité. 

Mais ne nous voilons pas la face : si cela n'a pas été fait plus tôt, ce n'était pas à cause du coût, mais à cause de réglementations tatillonnes et imbéciles

Alors bravo au Dr Virginie Guastella, du CHU de Clermont-Ferrand, qui a su dire « m*** » au règlement et aux ronchons. 

À votre santé ! 

Jean-Marc Dupuis 

Une chose me dérange dans cet écrit : le titre .... "l'hôpital qui soigne" ; je dirai plutôt, l'hôpital qui écoute et accompagne respectueusement ses patients... pour éviter l'amalgame : wisky = médicament ...

elle voulait juste manger un oeuf, un vrai, avant de mourir....

Thérèse H. avait presque cent ans. La vie lui adressait un dernier sourire, une embellie fugitive, le dernier soleil avant la nuit. Et avant de partir, sans drame, il lui restait juste une dernière envie, une dernière faveur à demander. 


Il fallait que ce soit bien important pour qu'elle ose ! Thérèse avait toujours eu scrupule à déranger, à réclamer quoi que ce soit… Elle était discrète comme une souris ! Pourtant, ce matin-là, quand le directeur de l'établissement passe la voir, et bien, pour une fois, elle a une requête à lui présenter… 

Elle voulait juste un œuf à 30 centimes !

Oh, pas grand chose ! Thérèse, qu’on ne nourrit plus que par perfusion, voulait simplement manger un œuf à la coque ! 

– Avec une pincée de sel, ajoute-t-elle, et une mouillette, une bonne mouillette de pain frais, bien beurrée. 

Le directeur s'empresse d'accepter. Il est heureux de pouvoir donner satisfaction, ému aussi. Car il a bien compris, lui : ce que demande Thérèse, c’est en somme sa dernière volonté. 

Sans se douter de ce qui l’attend, le directeur file à la cuisine pour passer commande de son œuf.

Surprise, stupéfaction ! Le cuisinier lui oppose un refus catégorique. Pas question de faire entrer dans l’établissement un œuf dans sa coquille – même de première fraîcheur. Le règlement l’interdit, question de sécurité alimentaire ! L’œuf autorisé, l’œuf réglementaire, c’est un produit en Tetra Brick, un point c’est tout. Ceci pour préserver la santé des pensionnaires. 

Le directeur tente vainement de vaincre la résistance de son maître cuisinier, qui ne veut pas se mettre dans son tort. Il s'efforce ensuite de convaincre la diététicienne, mais il est confronté à un argument sans réplique : le règlement, c’est le règlement ! 

Alors il se tourne vers les associés actionnaires de l’établissement, qui refusent eux aussi toute entorse à la règle ! Il est vrai qu’on risque gros, l'interdiction, la fermeture, si la « faute » commise venait à s’ébruiter et arriver aux grandes oreilles de l’autorité administrative. 

Voilà pourquoi Thérèse a attendu son œuf. Elle s'est étonnée de ne pas le voir arriver. Elle s'est demandé pourquoi on lui refusait ce dernier petit plaisir… Puis elle est morte, le lendemain, en silence. 

Article dans "Alternative Bien-être".




mardi 23 décembre 2014

LA SOBRIETE, ANTIDOTE DE L’AUSTERITE


  La période des cadeaux nous invite à réfléchir au sens du don, à la qualité du don, tant il est vrai qu’il est plus difficile de donner de soi que de donner des objets. La  controverse sur le travail le dimanche rouvre aussi un débat complexe sur ce qui est essentiel dans nos sociétés : s’organiser librement pour travailler et consommer quand et comme on veut, aller dans les temples de la consommation le dimanche, préserver des équilibres de vie personnels et familiaux, rompre le rythme de nos activités pour se réserver du temps de ressourcement et de convivialité.
Derrière ce débat délicat, c’est tout notre modèle de société qui est en jeu : entre une société où la (sur)consommation, parfois compulsive, accompagnée de sous-consommation dramatique due à l’exclusion, au chômage et à la précarité, s’efforce de faire fonctionner une économie de marché basée sur une croissance sans limites, ou une société qui choisit une sobriété partagée, une abondance frugale afin de sortir de cette austérité inégalitaire qui s’impose de plus en plus. Nous sommes tous en quelque sorte malades du temps : temps contraint et comprimé pour les uns, temps vide et stérile pour les autres. Comment en guérir ?
Il s’agit de reconsidérer et d’élargir la notion de richesse. D’admettre que celle-ci est autant relationnelle et spirituelle que matérielle, avec tout ce que cela implique en termes d’usages du temps ; la sobriété partagée devient alors la ligne d’horizon d’une mondialisation réussie et d’une démocratie authentique, retrouvant ses sources spirituelles profondes et permettant à chacun de donner le meilleur de lui-même au service de tous. La gestion de l’argent et de la monnaie doit être mise au service de cette quête.
Le Pacte civique dès le départ a choisi de promouvoir cette sobriété partagée porteuse de plus de justice et de fraternité, une sobriété créative, proposant des temps de pause pour réfléchir au sens de son action, invitant à consacrer du temps et/ou de l’argent à des actions de solidarité, de promouvoir les équilibres écologiques, enrichissant la vie sociale et permettant le plein emploi de toutes les capacités.
A nous dans la nouvelle phase du Pacte civique d’approfondir la façon de rendre cohérente nos vies avec la recherche de cette sobriété heureuse, de cette abondance frugale, et d’en faire passer le message dans toute la société et particulièrement dans les institutions et les actions publiques. Tel est le vœu que nous formulons.

LETTRE  DU PACTE CIVIQUE DECEMBRE 2014

mardi 16 décembre 2014

Des frigos en libre-service pour diminuer le gaspillage (BERLIN)


Une association berlinoise récolte les invendus des magasins et les entrepose dans des frigos en libre-service. Le gaspillage alimentaire reste un fléau de notre société occidentale.
A Berlin, et plus particulièrement ici à Kreuzberg, les frigos du cœur connaissent un franc succès (Crédits image : Le Matin/DR)
À Berlin, et plus particulièrement ici à Kreuzberg, les frigos du cœur connaissent un franc succès (Crédits image : Le Matin/DR)
Dix millions de tonnes. C’est la masse que représente en France le gaspillage alimentaire, particuliers et distributeurs compris. Outre-Rhin, pour lutter à sa manière contre ce gigantesque gâchis, l’association Lebensmittelretter (“les sauveurs de nourriture”), a mis en place un réseau de frigos urbains à Berlin afin de récupérer des aliments et de les proposer en accès libre. On les retrouve auprès de magasins soutenant l’initiative ou bien sur la voie publique, en libre service, 24/7, tout simplement.
Comment ça marche ? Grâce au volontariat : 1 700 bénévoles berlinois de l’association parcourent les magasins à la recherche des denrées qui ne peuvent plus être vendues mais sont toujours consommables. Depuis 2012, on estime qu’ils ont pu sauver des tonnes de nourriture du gaspillage en les rangeant dans ces frigos populaires, pour offrir quelques ressources alimentaires à destination des plus pauvres.

“On ne sait jamais ce qu’on y trouvera”

Selon Lisa Fialik, bénévole interviewée par le Tagesspiegel, cette initiative séduit de nombreux citoyens, et même au-delà : “Les appareils sont remplis jusqu’à trois fois par jour par des Berlinois de tous âges, et même par des touristes.” Le quotidien allemand présentait l’initiative citoyenne fin octobre :
On peut y déposer les aliments, mais aussi bien sûr les prendre. C’est donc une sorte de supermarché ouvert 24 heures sur 24 qui offre un effet de surprise : on ne sait jamais ce qu’on y trouvera.
L’association Lebensmittelretter, forte de 1 700 bénévoles dévoués dans la capitale, s’enorgueillit aussi de 8 000 bénévoles à travers toute l’Allemagne. Mais ils peuvent aussi compter sur plus d’un millier de supermarchés partenaires dans tout le pays.

Empêcher le gaspillage, c’est économiser

Une chaîne de magasins bio, Bio Company, est la première à avoir soutenu l’initiative. Commerapporté par Slate, son directeur rappelle qu’en plus de la catastrophe du gaspillage, économiser les invendus pour les offrir à cette association peut aussi être source de revenus :
Cela a nécessité un peu de travail pour convaincre en interne, mais presque toutes les filiales de Bio Company à Berlin, Potsdam et Hambourg y participent désormais. Presque plus rien ne va désormais à la poubelle. Le fait que nous ayons besoin de beaucoup moins de place pour les containers et qu’en plus nous ayons moins de coûts est un effet secondaire bienvenu.
Article de  KONBINI
Pour aller plus loin, le New York Times a consacré un reportage à ces frigos du cœur dans son édition numérique. Il est à lire (en anglais) ici.

lundi 15 décembre 2014

La question du sens de la vie

Ce n'est pas l'homme qui pose la question à la vie, c'est la vie même qui est telle qu'elle pose question à l'homme.
La question : "Qu'est-ce que j'attends de la vie ?"..... peut être remplacée par : "qui ou quoi m'attend ?" "qui attend quoi de moi ?"
l'homme ne devrait pas se demander quelle est sa raison de vivre mais bien reconnaître que c'est à lui que la question est posée. En un mot, chaque homme fait face à une question que lui pose l'existence et il ne peut y répondre qu'en prenant sa propre vie en main.
La responsabilité est l'essence même de l'existence humaine.
C'est à chacun qu'il incombe de choisir ce dont il veut être responsable, envers quoi ou envers qui : devant la société, devant l'humanité, devant la conscience, ou responsabilité non pas devant quelque chose, mais devant quelqu'un devant la divinité.
Lu dans le livre de Pascal LE VAOU "une psychothérapie existentielle"


mardi 9 décembre 2014

La Nature n’est pas un business

Du 24 novembre au 6 décembre, la Quinzaine amazonienne a permis à trois chefs indiens d’Amazonie de transmettre un message qui nous concerne tous. Retour sur cet évènement.

AG_#15Amazonienne_
Dans les rues de Paris, leurs chapeaux ornés de plumes, maquillage tribal et tenue colorée ne passent pas inaperçus. Benki Piyâko Ashaninka, Puwê Luis Puyanawa et Walter Lopez Shipibo ont fait un long voyage pour rejoindre la capitale. Tous trois sont des chefs indiens originaires de l’Acre, région frontalière de l’Amazonie brésilienne et péruvienne. Leurs communautés y ont toujours vécu en harmonie avec la nature mais à cause de la déforestation et l’avancée de l’urbanisation, ces leaders s’inquiètent pour l’avenir de leur peuple. Les incidences sur leur mode de vie ont des variantes, mais le problème reste le même : ‘’La terre est en train de mourir et il est de notre responsabilité à tous d’agir très vite, rappelle Benki. La nature n’est pas un business’’.
AG_#15Amazonienne_ 27

Retrouver son autonomie et éduquer les jeunes générations
Pour Benki Ashaninka, il est essentiel que les Indiens retrouvent leur autonomie alimentaire : ‘’En détruisant notre forêt, les blancs sont devenus riches mais ils nous ont laissés pauvres. A cause de la déforestation et de la pollution des eaux, nous nous sommes retrouvés sans animaux, sans arbres, sans poissons dans les rivières, et nous devions acheter du riz, des biscuits et des conserves provenant de l’extérieur pour nous nourrir  alors que tout est dans la forêt’’ explique le leader qui a déjà réagi en créant une université des savoirs de la forêt. Créé en 2007, le centre Yorenka Âtame organise des programmes de reboisement et permet aux jeunes générations de réapprendre le mode de vie traditionnel. A ce jour, ils ont replanté 200 000 arbres mais ce n’est pour Benki que le début d’un long processus. Ce leader exemplaire a permis de restaurer toutes les espèces de plantes qui font vivre son village mais n’a récupéré que 25% de sa forêt.
AG#15_ 12
La fierté d’être Indien et la préservation des sites sacrés
Pour sa première visite en Europe, Puwê Puyanawa s’étonne de l’agitation dans les rues : ‘’Il y a des voitures partout et les gens courent dans tous les sens. Mais comment peut-on savoir où l’on va si l’on ne prend jamais le temps d’observer ce qu’il se passe et de penser’’. Sa communauté vivant tout près d‘une ville, ce chef est très critique sur les effets néfastes de l’urbanisation. Cette proximité avec le monde moderne lui demande un effort constant pour souder sa communauté et empêcher que les jeunes ne tombent dans l’alcool, la drogue, voire même la prostitution. Depuis peu, le gouvernement brésilien envisage de faire construire une route à l’endroit même où se trouve un site sacré puyanawa. Pour réagir, Puwê tente de réunir des fonds pour de racheter la terre de ses ancêtres : ‘’Les indigènes ont le droit d’occuper un territoire mais le gouvernement garde le droit de l’exploiter pour construire une route ou encore en explorer les sous-sols pour chercher du pétrole et d’autres ressources’’  se désole-t-il.
AG#15_ 15
Réactiver la culture
 traditionnelle et fédérer les peuples‘’Les occidentaux pensent à leur business sans penser à nous. Ce qui est à eux restent à eux, et ce qui est à nous se négocie’’ s’insurge Walter Shipibo. Mais pour ce chef péruvien, les dégâts ont commencé bien avant la destruction de la forêt : ‘’Avant l’évangélisation, nous vivions en contact direct avec les Esprits de la nature mais les premiers colons nous ont déconnecté de nos croyances ancestrales en interdisant certaines pratiques. Plus tard, des scientifiques et des anthropologues se sont intéressés à nous comme si nous étions des plantes ou des animaux, avec le seul but de rentrer chez eux avec un doctorat ! Notre connaissance de la nature a fait avancer la science mais qu’en avons nous tirer de positif ?’’ Très inquiet, le chef péruvien espère organiser un grand festival au mois d’aout 2015 pour fédérer les peuples. Réactiver la culture traditionnelle est pour lui le moyen le plus efficace pour qu’un changement s’opère. Unis, ils seront plus forts pour se faire entendre. ‘’Nous vivons sur un espace de 12 millions d’hectares et seulement 62 communautés sont reconnues politiquement alors qu’il en existe 354.’’
AG#15_ 14
Un échange de connaissancesConfrontés à des menaces de mort régulières dans leur pays, ces chefs indiens doivent s’unir à des associations pour pouvoir faire passer leur message. En France, ils ont trouvé un soutien pour organiser des rencontres et des programmes de sensibilisation auprès des associations Akiri et Cœur de forêt ainsi que l’artiste Franz Kracjberg. ‘’Nous ne sommes pas ici pour demander mais pour échanger des connaissances’’ précise Benki. Regardez comment la science avance grâce à notre enseignement. Mais la technologie n’atteindra jamais la richesse de la nature. Nous sommes donc ici aussi pour vous apporter notre degré de conscience et vous montrer comment nous réussissons à vivre en équilibre à travers notre savoir traditionnel.’’
#15_2_ 36
Présent lors de plusieurs rencontres, le chercheur en neuroscience cognitive Idriss Aberkane prend lui aussi la parole pour les soutenir : ‘’Les Indiens sont un trésor pour l’humanité. Alors que nous apprenons à peine à comprendre la nature, les Indiens la lisent comme si elle était une immense bibliothèque de savoirs’’.
La technologie comme arme de défenseLes Indiens utilisent internet autant pour diffuser leur message que pour informer sur ce qui se passe sur leurs terres parfois très retirées : ‘’Entre 2003 et 2005, les Ashaninka brésiliens ont rencontré des problèmes avec des compagnies péruviennes qui venaient couper du bois sur leur territoire. Ils étaient quasiment en guerre et c’est grâce à internet qu’ils ont pu trouver de l’aide, explique Eliane Fernandes, anthropologue spécialisée dans les questions liées à l’environnement. Consciente des effets négatifs que pourrait aussi avoir internet sur les jeunes, elle précise : ‘’la technologie peut être une grande force pour une communauté si elle est soudée. J’ai remarqué que parfois, les jeunes étaient tentés par la ville, mais ils reviennent toujours. En plus, il y a deux ordinateurs au maximum par communauté, et ils ne s’en servent qu’avec le but de communiquer sur les problèmes qu’ils rencontrent.’’
AG_#15Amazonienne_ 75
L’expédition Tsonkiri pour réunir les peuples transfrontaliersToujours pour réunir les communautés entre elles et préserver leur culture autant que leur environnement, une expédition de plusieurs mois est prévue pour mai 2015. Plusieurs leaders Ashaninka du Brésil vont ainsi reprendre la route vers Pérou pour retrouver les autres chefs de cette communauté aujourd’hui disséminée. Leur parcours devrait s’achever en aout 2015 avec la fête Shipinawa Bakebo qu'organise Walter Shipibo dans son village. L’ensemble de l’expédition fera l’objet d’un film de 52 minutes destiné à l’international et une version de 26 minutes destinée aux Indiens.
Avant de quitter le territoire français, les trois chefs indiens ont remis une lettre au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Pour Puwê Puyanawa, c’est une bénédiction qu’il puisse être ici pour transmettre son message. Conscient que tout ceci n’est que le début d’un long processus, il en appelle à l’Esprit de la forêt pour lui permettre de continuer. Espérons que le grand Esprit les accompagnera encore longtemps.
AG_#15Amazonienne_ 37 (1) (1)

Texte : Géraldine Rué

Photos : Anouk Garcia
En savoir plus :
Découvrir la région de l'Acre : Fondatrice de l'association Akiri, la reporter photographe Anouk Garcia travaille depuis plusieurs années sur la région de l'Acre et tente de venir en aide à ces communautés : www.anoukgarcia.comDécouvrir de l'association Akiri : www.akiri.fr
et l'Association Cœur de forêt : www.coeurdeforet.com
Soutenir l'Expédition Tsonkiri : akiri.fr/Tsonkiri

lundi 8 décembre 2014

Ce que nous tissons ensemble


"Non seulement je suis sûr que ce que je vais dire est faux mais je suis sûr aussi que ce qu'on m'objectera sera faux et pourtant il n'y a pas d'autre choix que de se mettre à en parler..."
Est faux ce qui fleure la théorie.
Est juste - comme en musique - ce qui soudain résonne de l'un à l'autre, se propage comme une onde vibratoire.
Veillez donc à ne pas gaspiller d'énergie à tenter de me donner tort ou raison. Ce qui importe, c'est ce filet d'interrogations, d"hésitations, de conjectures que nous tissons ensemble, et où un son peut être à un certain moment, apparaît juste."

Christiane Singer  - Où cours tu ? Ne vois tu pas que le ciel est en toi ?