mercredi 27 mai 2015

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Une belle histoire de solidarité envers des migrants de Calais

lu sur le site du Monde le 27 mai 2015

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Le 4 février, 22 premiers migrants (éthiopiens, érythréens, soudanais, congolais) arrivent en loque, brisés par de longs mois de périple à travers mer et terres puis de nuits de veille dans les fossés calaisiens. Bernard Milloir montre l’exemple en terme d’hospitalité. Il va chercher des migrants avec sa propre voiture et les emmène au Château de Chailly (4 étoiles) à l’occasion de la Chandeleur qui traditionnellement réunit les notables locaux. Cet épisode des crêpes agite la blogosphère nationaliste qui invite les habitants de Pouilly-en-Auxois à prendre leur carte au Front national (FN).
Mais ceux-ci réagissent de toute autre manière. Comme en témoigne Marie-Jo Bourcier, qui dirige le service social de la commune : “Peu après l’installation des requérants, 25 villageois se sont présentés spontanément pour offrir leurs services, donner des cours de français par exemple. Ensuite, des gens ont récupéré de vieux vélos, un mécano les a retapés et ils ont été offerts aux migrants. Nos équipes de foot leur ont ouvert leurs séances d’entraînement. Une partie de la population s’est mobilisée.” Bernard Milloir complète : “Et un monsieur conduit les croyants le vendredi à la mosquée de Beaune.”
Quatre mois plus tard, les réfugiés ont intégré le décor. Ils se font discrets, aucun incident n’a été déploré et on s’est habitué sur les coups de 17 heures à les voir débouler à bicyclette place de la Libération, leurs cabas à la main. Les commerçants se frottent les mains car ces messieurs achètent beaucoup et local. “De gros mangeurs de pain”, se félicite une boulangère.
La gérante de la supérette estime de son côté que cette clientèle est en train de remonter son chiffre d’affaires. Ils perçoivent chacun 11,45 euros par jour à titre d’allocation temporaire d’attente. Une aide qui en irrite certains dans le village dont de vieux parents touchent une retraite inférieure à 450 euros par mois “alors qu’ils ont travaillé toute leur vie”.

L’apéritif saucisson

Bernard Milloir n’ignore pas cette précarité silencieuse qui gagne de plus en plus les campagnes françaises, “mais on ne peut tout de même pas laisser ces gens mourir de faim chez nous”, argue-t-il. Il poursuit : “Les habitants sont des employés ou des ouvriers aux salaires maigres, ils n’ont pas fait beaucoup d’études, n’ont pas beaucoup de culture, mais ils ont du bon sens. Une très large majorité a choisi d’accepter ces étrangers.”
Le 12 avril dernier, venus de Chalon, des militants du Parti de la France, présidé par Carl Lang, un transfuge du FN, distribuent des tracts xénophobes dans le village et organisent un apéritif saucisson devant l’ancienne gendarmerie. Les travailleurs sociaux du centre d’accueil découvrent leurs pneus crevés. En réponse, 150 Polliens (le nom des habitants) rejoignent les réfugiés dans leur foyer autour d’un repas républicain. “On a craint le pire, des provocations, mais tout s’est bien passé, les requérants ont même cuisiné notre traditionnelle gougère”, se souvient Bernard Milloir.
 

Danielle Malas, jeune préretraitée de la banque postale, faisait partie des convives. On la retrouve au centre social. Tandis que des dames s’adonnent au cartonnage et à la couture, Danielle enseigne à un jeune Africain les rudiments du français. “Je tente de lui expliquer qu’il faut rouler à vélo à droite et non à gauche, parce que beaucoup de réfugiés ne connaissent pas notre code de la route. C’est une leçon de français très utile.” Pourquoi s’être portée volontaire ? “J’ai lu les livres de Pierre Rabhi et c’est ma part de colibri avec mon petit bec”, dit-elle joliment. “Je fais un peu à mon niveau pour venir en aide. Ces gens sont des victimes. Ce jeune homme m’a raconté qu’il a voyagé sept mois pour sauver sa peau. On ne prend pas autant de risques juste pour venir bénéficier du RSA. Chez nous, la vie s’est rétrécie, quand un jeune a dégotté un travail au McDo, les familles parlent de réussite. Ces étrangers prouvent que la volonté de s’en sortir peut mener loin.”

Un non-événement

A Thoisy-le-Désert, au lieu-dit Le Calvaire, à trois kilomètres de Pouilly, vit Henri Fagottet, homme lui aussi sensible au malheur des autres. Il est éleveur à la retraite, son fils s’occupe aujourd’hui des 400 vaches charolaises. Dimanche dernier, Henri a convié à sa table trois jeunes Ethiopiens. “Un repas de famille avec mon fils, ma bru, ma fille, mon gendre, mes petits-enfants et ces garçons, on a mangé du poulet et des frites et on a beaucoup parlé”, résume-t-il.
Henri connaît l’Ethiopie. Il raconte : “Un voisin, un ancien maire, avait jumelé sa ville de banlieue parisienne avec une ville éthiopienne. Un jour, je lui ai dit : si je te donne 10 euros, ils vont aller là-bas ? Il m’a dit oui. L’année suivante, j’ai fait une collecte et on a donné 300 euros à un village qui s’appelle Fadji. Tous les ans, la somme grossissait.”
En 2007, Henri va pour la première fois à Fadji et voit que l’argent a contribué à la rénovation de l’école et à la vaccination du bétail. Il monte une amicale rurale franco-éthiopienne. Il y retourne en 2009 et en 2014. L’école est désormais pourvue en électricité et eau et les agriculteurs se sont organisés en coopérative.
“On doit accueillir ces gens comme des hommes, ne pas les rejeter à la mer. Les recevoir à ma table est un non-événement. On a mangé, on a visité la ferme et maintenant ils appellent le dimanche pour demander des nouvelles de la famille.”

Petite philosophie du matin sur l'entraide



Le miracle de l'entraide  authentique ne répond pas aux normes temporelles et degré de fatigue usante commune, ni  surtout aux lois du marché.

Au contraire, cette ouverture dégage une énergie et de la joie, donne du sens à notre présence dans ce monde.

Ici, le canard garde les bébés ragondins pendant que les parents font les courses.




mardi 26 mai 2015

MAIS QUE FAISONS NOUS EN AMONT ?

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lu ce matin dans le Monde :

La reconnaissance du « burn-out » en discussion à l'Assemblée nationale

Certains élus, dont Benoît Hamon, veulent faire reconnaître « l'effondrement au travail » comme maladie professionnelle.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/liste/fil/afficher_en_continu/#XYMU8ZQF7yf1ETwG.99


que faire en amont... pour que cela n'arrive pas ?.....
tout comme les maladies dues à la pollution, à l'alimentation dégénérée et soumise au diktat économique
... même les soit-disantes "solutions" y sont soumises !

On parle de "bien-être", des chartes sont édictées.... mais qu'en est-il sur le terrain, quand le personnel manque ? .... 

mais on préfère parler de "mauvaise organisation" .... et générer un sentiment de culpabilité chez des personnes qui font ce qu'elles peuvent ... très souvent.... jusqu'à leurs limites, la santé, le besoin de repos, la famille ....

Alors il y a les résistants, ceux qui interrogent leur conscience, se posent des questions sur ce qui est utile au monde, sans s'oublier évidemment ... et qui choisissent de freiner leurs besoins (quand cela est possible bien sûr.... car pour certains ce ne l'est pas ou plus). A chacun de juger en son âme et conscience) comment travailler moins et mieux... 
Le risque ? s'attirer parfois des critiques acerbes de personnes qui envient leur disponibilité ... pensent que "oui, toi tu peux ... mais moi, non" : est-ce vraiment si sûr ? essayez.... des portes s'ouvrent quand on avance, pas avant ... essayez ... ne pas avoir peur dans la projection ....
Echanger, partager mais non juger ; personne ne peut décider pour l'autre. Par contre chacun décide pour lui.

mardi 19 mai 2015

PRIERE LAIQUE (ERRI DE LUCA) en hommage aux migrants

 Prière laïque
Notre mer qui n’es pas aux cieux
et qui de ton sel embrasses
les limites de ton île et du monde,
que ton sel soit béni
que ton fond soit béni
accueille les embarcations bondées
sans route sur tes vagues,
les pêcheurs sortis de la nuit,
et leurs filets parmi les créatures,
qui retournent au matin avec leur pêche
de naufragés sauvés.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
à l’aube tu es couleur de blé
au crépuscule du raisin des vendanges
nous t’avons semée de noyés plus que
n’importe quel âge des tempêtes.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
tu es plus juste que la terre ferme
même à soulever des murs de vagues
que tu abats en tapis.
Garde les vies, les visites tombées
comme des feuilles sur une allée,
sois leur un automne,
une caresse, des bras, un baiser sur le front,
de père et mère avant de partir. »

... lorsque cela s'impose ...

Il ne faut pas attendre d'avoir la force de quitter pour répondre à l'appel, car c'est dans la dynamique du verbe "quitter" que surgit la force.

Annick de Souzenelle "Va vers toi"