mardi 29 juillet 2014

Un moment de bonheur en lisant simplement ce résumé.
Et soudain, à la télé, une heure de pure beauté avec Le Clézio et Rabhi

http://blogs.rue89.nouvelobs.com/yeti-voyageur/2014/04/11/pierre-rabhi-le-probleme-est-de-savoir-sil-y-une-vie-avant-la-mort-232713

Etourdissant face-à-face, jeudi soir, entre Jean-Marie Le Clézio et Pierre Rabhi sur le plateau de « La Grande Librairie », l’émission de François Busnel sur la France 5. Un condensé incroyable d’émotion et de simplicité assumée sans jamais le moindre soupçon de forfanterie.
Comment rendre compte de la richesse d’un tel échange ? Comment illustrer la luminosité des propos qui volèrent si haut ce soir-là ? J’ai trouvé. Je vais vous reconstituer en condensé la discussion qui opposa – opposa ? – ces deux personnages d’exception.

Le choix de la beauté

Pierre Rabhi :
« La joie d’exister, c’est le bien suprême, le goût de la vie de tous les jours. La joie d’exister s’accompagne d’une espèce de légèreté. Pour moi, c’est le bien suprême parce qu’elle est accessible sans l’intermédiaire d’aucune matière. Nul besoin d’anxiolytique pour l’atteindre. La joie d’exister, c’est comme l’intelligence qui n’a rien à voir avec l’aptitude du cerveau. »
Jean-Marie Le Clézio :
« Cette joie d’exister, je ne l’ai pas atteinte personnellement, mais je l’ai rencontrée chez les indiens embera du Panama. Des êtres tout à fait exceptionnels qui vivent dans un milieu difficile et qui ont décidé de le préserver car ils savent qu’ils n’ont pas de monde de substitution. »
PR : « Quand nous avons décidé en 1961 de vivre cette aventure précaire dans cette ferme ardéchoise isolée dans un milieu à peine praticable, nous avons fait le choix de la beauté plutôt que celui de la rentabilité. Ce qui nous a déterminés, c’est le beau paysage, le silence, la beauté de la nature. Ça, ça ne figure jamais dans un bilan. »

Faire sa part

Jean-Marie Le Clézio :
« Quand j’avais 10 ans, j’ai découvert l’histoire des “femmes de la mer”, au Japon et en Corée du Sud. Leur travail consistait à pêcher en apnée, lestées par des cailloux, avec juste un masque de protection. Je les ai rencontrées soixante années plus tard. Elles sont devenues vieilles entre-temps. Je les ai vues sortir de l’eau, à près de 80 ans. Quand elles sortent de l’eau, elles poussent un cri et il y a quelque chose de prodigieux dans cette union entre ces femmes et la mer. »
PR : « Un jour, un gigantesque incendie de forêt paniqua les animaux qui y vivaient. Seul, un tout petit colibri jetait inlassablement goutte d’eau après goutte d’eau sur les flammes. Un tatou l’interpella : “Tu ne penses tout de même pas éteindre le feu avec tes gouttes d’eau !” “Je sais”, dit le colibri, “mais moi je fais ma part”. »
JMLC : « Mon héros condamné pour crime part au bout de monde pour y trouver la mort, pour se suicider. Mais il n’aura pas à le faire. Il sera pris par la beauté des éléments, par la force de ces femmes de la mer, et par une enfant qui lui apporte une sorte d’illumination de la vie. J’ai écrit cela [“Tempête”, éd. Gallimard, 2014] parce que quel que soit le degré d’abjection de la société, il y a toujours une rédemption possible. »

« Ça m’est égal, l’endroit où je vais mourir »

Pierre Rabhi : 
« Nous sommes tous un peu prisonniers, pétrifiés dans notre histoire. Ce qu’il faut, c’est transcender cette histoire, nous libérer de cette histoire qui nous englue. »
JMLC : « Ça m’est assez égal, l’endroit où je vais mourir. Ce n’est pas mon obsession que de construire un mausolée, un tombeau. Parce que je suis plus proche de la fin que du début, je vois ce moment arriver sans aucune crainte. J’avais davantage de craintes de la mort quand j’avais 15 ans. Ce n’est pas important de survivre à sa mort. »
PR : « Le grand problème, ce n’est pas de savoir ce qui va se passer après la mort, mais s’il existe une vie avant la mort. »

le hot dog autrement

... je suis loin d'apprécier les hot dog (clin d'oeil à ceux qui me côtoient !)..... mais cette démarche me ravit (autre clin d'oeil à ceux qui me connaissent vraiment...)

Le chien chaud latino de Gloria Avila

M le magazine du Monde |  • Mis à jour le  |Propos recueillis par 

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Je suis partie de Bogota il y a onze ans, pour suivre des études de cinéma à Paris. Je ne pensais pas du tout que je me retrouverais un jour à faire de la cuisine de rue... Mais finalement, il y a quelques mois, j'ai acheté un triporteur et je me suis lancée dans le "perrito caliente". Pourquoi je me suis mise à faire des hot dogs ? Vous voulez vraiment que je vousle dise... ? Parce qu'un jour, j'avais faim. J'étais au cinéma et j'ai acheté un hot dog. J'ai été choquée tellement il était minuscule et infect. J'ai trouvé cela inacceptable ! En Colombie, ce n'est pas du tout comme ça. On a une vraie "culture" du hot dog. Il y en a de toutes sortes, les vendeurs rivalisent de créativité, sur des chariots ou dans des boutiques, près des discothèques, des bars, des clubs... C'est à qui mettra le plus d'ingrédients surprenants, les meilleures sauces, les saucisses les plus savoureuses. Adolescente, je sillonnais les rues à rollers avec mon frère, pour essayer d'en goûter le maximum. Dans mon quartier de Quiroga, au sud de Bogota, il y avait un vendeur, près de l'école des garçons. On l'appelait El Gordo, parce qu'il avait un ventre énorme. Il faisait un hot dog qu'on adorait tout particulièrement. Nous lui en achetions dès que nous pouvions. La recette de mon hot dog colombien est la sienne.

La dernière fois que je suis allée en Colombie, je suis retournée à son emplacement. El Gordo n'était plus là, il avait vendu sa concession, mais celui qui a repris l'affaire faisait toujours le même sandwich. Je lui ai expliqué que je voulais lerépliquer à Paris, et il a bien voulu me donner sa recette, sauf la sauce tartare, qui est son secret et contre lequel il voulait de l'argent. Du coup, la sauce, je l'ai réinventée. J'ai aussi choisi d'utiliser des aliments bio, parce que je veux de bons produits, des choses que j'ai envie de manger. Je ne peux pas vendrequelque chose que je ne mangerais pas moi-même... Mes petits pains bio au sésame, c'est mon boulanger de quartier qui les fabrique. J'ai testé plusieurs saucisses, et j'ai opté pour une saucisse fumée bio qui a vraiment du goût. Quand j'aurai plus de débit, je ferai mes propres saucisses. Il y a la sauce à l'ananas, du fromage, des chips, un oeuf de caille. C'est mou, ça croque, ça fond... Cela peut sembler une combinaison bizarre, mais j'adore ça, c'est typiquement colombien.
Je n'ai pas souvent l'occasion d'aller en Colombie, alors, ce hot dog, c'est une manière d'amener la Colombie à moi, et de lafaire découvrir à mes amis et à tous ceux qui veulent y goûter. C'est ma madeleine de Proust. Cela me renvoie aussi à mon grand frère, dont j'étais très proche. Il est mort d'une rupture d'anévrisme à 35 ans. Nous avons partagé beaucoup de choses et mangé beaucoup de hot dogs ensemble. Celui-là, que nous sommes deux seulement à faire dans le monde, c'est aussi un hommage à "mi querido hermano".
 La Cantina de Gloria sur Facebook :www.facebook.com/lacantinadegloria

lundi 28 juillet 2014

Savoir prendre congé de ce qu'on perd.

(lu dansle livre d'Elisabeth LUKAS propos de la LOGOTHERAPIE)

 LE PROTESTATAIRE ENDURCI

"Face aux défis du destins, bien des hommes ont une réaction primaire où ils se cabrent, proférant un 'non' qui aboutit tôt ou tard à une crispation de protestataire dont on ne les fait pas facilement sortir. Par là ils se rendent la vie plus dure encore qu'elle n'est.
Une parabole illustrant ces propos :
Deux enfants jouent dans la cour, chacun ayant un ballon gonflable. A l'un d'eux, la ficelle échappe et le ballon s'envole dans les airs. L'enfant pleure à fendre l'âme : "le ballon s'est envolé, le ballon s'est envolé !"
Un peu plus tard un autre enfant s'amuse à lâcher la ficelle de son ballon qui, à son tour, s'élève dans les airs. Tout joyeux, le gamin se met à danser en battant des mains : "regarde comme il monte ! il s'envole vers le soleil !"
...Ce problème du refus d'accepter apparaît chez l'enfant qui pleure (...)
... on ne lui fait grâce de rien. Pas la moindre peine épargnée avant son terme.
Plus heureuse est par définition l'existence de celui qui sait accepter.
Il saura prendre congé positivement de ce qu'il perd ou, s'il le faut, affronter patiemment les épreuves. Ainsi lui sera-til fait grâce, sinon de tout, du moins de bien des peines.
Cela dit, l'homme crispé dans une attitude de révolte n'est amené à une position plus souple et à l'acceptation que si l'idée d'être personnellement lésé laisse la place à une autre, à la perception d'une valeur. L'enfant, tout joyeux, contemple, fasciné, le ballon qui s'envole avec grâce ; que compte à ce prix, pour l'enfant, la ficelle qui a glissé de ses mains ...(...)
Cela compte à peine : il y a des bonheurs qui compensent toutes les peines."

mardi 22 juillet 2014

Notre liberté dans les évènements

Ce qui nous arrive est parfois indépendant de notre volonté, mais qu'en faisons-nous ?
C'est peut-être là que réside notre liberté et notre responsabilité.

dimanche 20 juillet 2014

Crash en Ukraine, par Denis SIEFFERT dans "POLITIS"

extrait
On ne peut pas traiter une affaire qui a lieu dans une zone de guerre comme s’il s’agissait d’un attentat ou d’une catastrophe dont il faudrait chercher les causes techniques ou humaines.

Crash en Ukraine : la responsabilité accablante des compagnies aériennes

Un avion qui s’écrase avec trois cents personnes à bord, c’est toujours une tragédie. Les circonstances particulières de cette catastrophe en augmentent le caractère dramatique puisqu’il ne s’agit plus d’un « accident » mais d’un « dégât collatéral » de la guerre qui secoue l’est de l’Ukraine.
Mais, au fond, il n’y a que deux conclusions à en tirer : la première, c’est qu’il est scandaleux que des compagnies aériennes continuent d’envoyer leurs appareils au-dessus d’une zone de guerre ; et la seconde, c’est qu’il est urgent que l’on trouve une solution à ce conflit.
Au contraire, les médias ont centré leur couverture sur l’enquête en se demandant qui a fait le « coup » ? L’intérêt de cette question serait évident si le tir avait visé délibérément un avion civil. Il semble que le missile sol-air soit parti des lignes des rebelles pro-russes, armés par la Russie. Mais, quoi qu’il en soit, il est très improbable que les coupables aient voulu abattre un avion de ligne. On ne peut pas traiter une affaire qui a lieu dans une zone de guerre comme s’il s’agissait d’un attentat ou d’une catastrophe dont il faudrait chercher les causes techniques ou humaines.

jeudi 10 juillet 2014

Une recette ... simple, savoureuse... adaptable à l'infini

GALETTES DE LEGUMES, FARCIES AUX OLIVES

Cuire des légumes (ce qu'on a.... carottes, poireaux, haricots, oignons,  courgettes, ail....)
les réduire en purée avec un mixer, saler et poivrer si on veut,  
Rajouter un peu de farine d'épeautre ou autre, comme liant, un peu d’huile d’olive,
Incorporer, par exemple des flocons d'avoine,  d'azukis, graines de courges, sésame ...
Du vert comme persil, ciboulette, coriandre, un peu de menthe pourquoi pas, herbes de provence, au choix...
Mélanger le tout et déposer l 'équivalent d'une cuillerée à soupe de ce mélange sur une plaque à croque-monsieur, ou mieux (je préfère car les galettes seront plus fines), une plaque à gaufrette (cornet de glace).
Fermer, exercer une légère pression, surveiller, la tourner si elle cuit de façon irrégulière, ce qui est souvent le cas.....
La rouler tant qu’elle est chaude ; laisser refroidir
Pendant ce temps, confectionner la farce :
Des olives dénoyautées, 3 gousses d’ail (facultatif), du persil, un peu d’huile d’olive, sel poivre si on veut, et un demi camembert … ou du fromage de chèvre, de brebis… du parmesan…. Au choix ! Pourquoi pas un yaourt si on veut alléger la « sauce »…
Mixer le tout jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
En farcir les crêpes
Plaisir gustatif garanti !

J’y verrai bien aussi des champignons… sans halluciner !