jeudi 9 septembre 2010

Faut-il vraiment demander aux équipes de nuit d'être rentables ?

Entendu à l'antenne ce matin : faire travailler davantage les médecins de nuit qui ont (heureusement) moins de charge de travail que dans la journée !....
C'est aberrant quand on prend en compte le rythme repos-veille naturel de l'être humain ; nous avons besoin de nous reposer à certaines moments plus qu'à d'autres. C'est naturel, physiologique. Ne pas respecter un minimum, ou sur la durée, ce cycle naturel risque de perturber le rythme biologique ; des conséquences, à plus ou moins long terme, se feront sentir, par exemple le besoin d'excitant « pour tenir le coup », une perte d'énergie pour forcer le corps et l'esprit à s'adapter, la perturbation du cycle naturel et inévitablement la somatisation à divers degrés.
Je ne suis pas médecin mais il me semble qu'observer le repos, du moins un ralentissement d'activité autant que possible, est le b.a. Ba pour préserver sa santé ?
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas réagir à l'urgence nocturne.
Merci à toutes ces personnes qui travaillent pour assurer l'assistance nécessaire.
... de là à avoir une obligation de rentabilité, c'est encore faire un sacrifice sur l'autel de l'argent.
L'humain dans tout cela ?
petite histoire :
je fais moi-même quelques nuit de présence dans un service de soins palliatifs ; il est vrai qu'au début, quand je passais une nuit qu'on pouvait qualifier de relativement "tranquille", j'avais une espèce de sentiment d'inutilité.... puis en y réfléchissant, je me suis rendue compte que si je suis moins sollicitée, cela veut dire que les malades dorment en paix ! et au fil de mes nuits, je m'habitue à me sentir utile même quand je ne passe pas une nuit blanche et je suis heureuse, avant tout, pour les personnes qui n'ont pas eu besoin de sonner d'urgence.
Aujourd'hui je me sens très utile à m'assoupir auprès d'eux.
....La déesse "Rentabilité" a bien failli régner sur moi !

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