dimanche 31 mars 2013

Pâques original dans le temple de la nature

Il faisait bon ce matin, pas de vent, quelques rayons de soleil timide, juste assez pour être à l'aise (en anorak, bonnet et gants !) dans la forêt de hêtres et de bouleau où il est encore possible de nettoyer la forêt, récupérer un peu de bois, donner aux jeunes hêtres fraîchement plantés l'espace nécessaire pour grandir .

Nous avons fait un petit feu avec des branchages, il dégager beaucoup de fumée car tout est encre humide.

Le bébé chien est heureux en liberté dans cette nature, à fouiller dans la tourbe, mordiller des bouts de bois, se lover dans la terre à peine tiède, s'allonger aux pieds d'un arbre en nous surveillant du coin de l'oeil, m'accompagner sur les 10 mètres qui séparent les bouts de bois à ranger sur le tas stabilisé au bord du chemin, faire inlassablement les allers-retours.... lui aussi.
les caresses sont inévitables.... il le sait, le coquin !

Les oiseaux gazouillent. Il faut peu pour être heureux.

Je prends un bout de bois après l'autre pour ne pas porter lourd ; marcher deux fois plus n'est pas pour me déplaire.


Faite attention où poser le pied, il y a des ronces. Cette concentration me donne la sensation agréable d'être reliée à la terre par la plante des pieds. Je fais partie de l'univers... une infime partie.

Marcher en conscience.

La serpette, je m'y suis essayée...

J'ai pensé à "Joseph HAAG", le clochard emblématique de mon enfance à GOERSDORF, j'avais tellement peur de lui ! il avait justement une serpette et je l'ai vu la brandir dangereusement un jour où il était en colère... provoquée par les jeunes garçons qui s'en amusaient....
moi, petite fille, j'ai couru à perdre haleine jusqu'à la maison pour me cacher sous la table, je tremblais.... j'en ai fait des cauchemars.

la serpette sert à ôter les mini-branches des troncs qu'on dénude... sans m'en rendre compte j'ai pris l'outil à l'envers..... c'était beaucoup moins efficace !  mais peu à peu, le temps d'apprivoiser l'outil étranger, je sentais la force qu'il fallait impulser dans ma main, le degré d'inclinaison, le rythme, pour rendre mon geste efficace.

Je me suis souvenu aussi que, petite fille à la maternelle, nous rentrions du bois : lamaîtresse nous chargeait quelques morceaux sur nos petits bras.... et nous allions les ramener à l'aide maternelle qui les entassait dans la remise ; nous faisions aussi des promenades "pommes de pain" que nous ramassions et mettions dans des sacs de jute ; elles servaient à allumer le feu en hiver.... à l'époque on osait encore faire participer des enfants (de 4 à 5 ans) à des travaux basiques "de vie quotidienne" sans avoir "peur" des accidents.... ou de "faire travailler des enfants" !!!! .... aujourd'hui nous risquons de perdre le bon sens.... en pensant les protéger.

 Instants de bonheur simple, être.

 Rien de tel pour laver le cerveau surmené...

je sais bien que ce soir je vais retourner à mon labeur devant l'ordinateur...  c'est ma vie tant que je n'aurai pas pris une autre direction, quand l'opportunité se présentera.

j'ai la chance, plutôt la conscience de savoir que de trimer à être déconnecté de la nature et parfois même de l'entourage n'est pas la vraie vie et que nous avons tous, à un moment ou à un autre, le choix de bifurquer, le moment venu.

Ces moments me porteront un temps ; ils resteront gravés dans ma mémoire ; tôt ou tard je rechercherai, par goût ou par nécessité, à reprendre ce même chemin de simplicité, de connivence avec l'environnement.

Cela ne m'évitera pas de vivre des moments de turbulence mais je reste marquée par ces instants fugaces.

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