mardi 23 décembre 2014

LA SOBRIETE, ANTIDOTE DE L’AUSTERITE


  La période des cadeaux nous invite à réfléchir au sens du don, à la qualité du don, tant il est vrai qu’il est plus difficile de donner de soi que de donner des objets. La  controverse sur le travail le dimanche rouvre aussi un débat complexe sur ce qui est essentiel dans nos sociétés : s’organiser librement pour travailler et consommer quand et comme on veut, aller dans les temples de la consommation le dimanche, préserver des équilibres de vie personnels et familiaux, rompre le rythme de nos activités pour se réserver du temps de ressourcement et de convivialité.
Derrière ce débat délicat, c’est tout notre modèle de société qui est en jeu : entre une société où la (sur)consommation, parfois compulsive, accompagnée de sous-consommation dramatique due à l’exclusion, au chômage et à la précarité, s’efforce de faire fonctionner une économie de marché basée sur une croissance sans limites, ou une société qui choisit une sobriété partagée, une abondance frugale afin de sortir de cette austérité inégalitaire qui s’impose de plus en plus. Nous sommes tous en quelque sorte malades du temps : temps contraint et comprimé pour les uns, temps vide et stérile pour les autres. Comment en guérir ?
Il s’agit de reconsidérer et d’élargir la notion de richesse. D’admettre que celle-ci est autant relationnelle et spirituelle que matérielle, avec tout ce que cela implique en termes d’usages du temps ; la sobriété partagée devient alors la ligne d’horizon d’une mondialisation réussie et d’une démocratie authentique, retrouvant ses sources spirituelles profondes et permettant à chacun de donner le meilleur de lui-même au service de tous. La gestion de l’argent et de la monnaie doit être mise au service de cette quête.
Le Pacte civique dès le départ a choisi de promouvoir cette sobriété partagée porteuse de plus de justice et de fraternité, une sobriété créative, proposant des temps de pause pour réfléchir au sens de son action, invitant à consacrer du temps et/ou de l’argent à des actions de solidarité, de promouvoir les équilibres écologiques, enrichissant la vie sociale et permettant le plein emploi de toutes les capacités.
A nous dans la nouvelle phase du Pacte civique d’approfondir la façon de rendre cohérente nos vies avec la recherche de cette sobriété heureuse, de cette abondance frugale, et d’en faire passer le message dans toute la société et particulièrement dans les institutions et les actions publiques. Tel est le vœu que nous formulons.

LETTRE  DU PACTE CIVIQUE DECEMBRE 2014

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