jeudi 24 mai 2018

Mohammad, ma mère et moi

Je n'ai pas (encore ?) lu le livre mais rien que de savoir qu'il existe me réjouit le coeur.

Au moment où Donald Trump accède au pouvoir, Benoit Cohen, cinéaste français installé aux États-Unis, apprend que sa mère s’apprête à héberger, dans l’hôtel particulier du 7e arrondissement où elle vit seule, Mohammad, un migrant afghan. Alors que Benoit Cohen s’insurge contre ce président raciste qui menace de fermer les frontières, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour sa mère qui, sans lui en avoir jamais soufflé mot, ouvre sa porte à un étranger. Il revient alors à Paris et rencontre Mohammad. Ce garçon qui, de déracinement en déracinement, a grandi, à l’instar des chats, sept fois plus vite qu’un jeune occidental, va lui confier son histoire. Entre Benoit, exilé volontaire, et Mohammad, réfugié malgré lui, une relation intense se noue, sous le regard de Marie-France, qui vient compléter cet improbable trio. Dans ce récit singulier, Benoit Cohen décrit, non sans humour, ce chemin exaltant et complexe qu’est la rencontre de l’autre et s’interroge sur ce que « donner » veut dire




C’est à l’occasion d’un coup de fil à sa mère que l’écrivain et réalisateur, Benoît Cohen apprend que celle-ci est sur le point d’héberger dans son hôtel particulier du 7e arrondissement, un jeune migrant afghan. Passé l’incrédulité, voire les craintes, Benoît Cohen, qui vit alors aux États-Unis, au moment où Donald Trump accède au pouvoir, se penche sur cette rencontre et décide d’en faire un livre. « Mohammad, ma mère et moi » (éditions Flammarion) raconte cette histoire presque improbable, à une époque où le repli sur soi est devenu la norme.
 « Au début, je me suis dit « elle est complètement folle » » explique en souriant l’écrivain. « On est une famille plutôt ouverte, plutôt généreuse mais là c’est vrai que ça a été un choc » dit-il.
Sa mère, se retrouvant toute seule dans sa grande maison suite au décès de son mari, avait décidé d’accueillir un migrant, après avoir écouté une émission de radio parlant de l’association Singa. Une association qui met en relation des réfugiés et des particuliers souhaitant les accueillir.

Au bout du compte, une histoire magnifique
« Au bout du compte c’est une histoire magnifique parce que ça montre que quand on passe outre ses appréhensions initiales, on peut vraiment faire des choses formidables » estime Benoît Cohen.
Même si les choses n’ont pas été simples au début puisque Mohammad « arrive en morceaux ». Il est malade les premiers jours et « sous le choc » : « Ma mère a compris que ce serait plus compliqué que simplement l’accueillir. Il allait falloir qu’elle s’occupe de lui comme d’un fils. Et c’est ce qu’elle a fait pendant ces deux ans (…) Ma mère a été une figure maternelle de substitution » analyse-t-il.
Mohammad, qui a été interprète pour l’armée française en Afghanistan, était en danger de mort dans son pays, quand les troupes françaises sont parties. L’ambassade de France, l’a fait attendre sept mois pour qu’il obtienne un visa. Ce qu’il n’a finalement jamais eu. Après avoir échappé à une tentative d’assassinat, il fuit son pays. En arrivant en France par ses propres moyens, il n’avait plus confiance en personne, suite à son histoire chaotique. « La seule personne en qui il a eu confiance pendant des années c’est ma mère (…) Le fait de restaurer cette confiance est essentiel et c’est ce que ma mère a fait de plus fort dans cette histoire » explique Benoît Cohen.
Aujourd’hui Mohammad fait des études à Sciences po, à force de détermination. « Il a découvert ce programme qui s’appelle « Wintegreat » qui a été créé par deux élèves de l’ESCP [l’École supérieure de commerce de Paris – NDLR], qui permet à des réfugiés de monter des projets (…) Ils lui ont mis un coach (…) et ils l’ont entraîné pendant 6 mois pour préparer ce concours. Et il a réussi contre toute attente » raconte le réalisateur.
À plus long terme, Mohammad souhaite, après avoir travaillé à l’ONU, revenir dans son pays où il veut avoir des responsabilités et agir sur l’éducation des petits Afghans.
En attendant, Benoît Cohen va réaliser un film de fiction sur cette histoire, qui a changé beaucoup de choses dans sa famille. Quant à la mère de l’écrivain, elle est en attente d’accueillir un nouveau migrant, chez elle. « Il faut comprendre que cela a apporté évidemment énormément à Mohammad. Mais elle aussi, cela lui a apporté incroyablement » conclut-il.
https://www.publicsenat.fr/article/societe/mohammad-ma-mere-et-moi-ou-le-recit-d-une-solidarite-au-quotidien-84714

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