mardi 17 janvier 2012

dialogue au sujet de la maladie


MESSAGE à un ami malade que je ne vois pas souvent, presque pas, mais un lien existe. Comme entre nous tous d'ailleurs ; nous le percevons plus volontiers quand nous ressentons une affinité par ailleurs ou lorsque les hasards de la vie nous rapprochent physiquement ou par des moyens concrets de communication.

Comment allez-vous ?
je pense de temps en temps à votre histoire que je ne connais que très partiellement mais votre implication dans les affaires "du monde" est bien réelle.
alors pourquoi la maladie ?
je n'ai aucune réponse, aucune.... il y a des gens autour de moi qui sont malades, je ne sais pas pourquoi.... parfois on peut trouver des éléments de réponses, visibles.... à certains yeux ou sensibilité, mais il n'y a aucune Règle, aucune Vérité unique.... chacun a la sienne.
Une cohérence à trouver, se remettre continuellement en question, ne pas gaspiller son énergie vitale... mais parfois on n'a pas trop le choix... on est embarqué...
Juste pour vous dire que je m'intéresse à tout ce qui touche la vraie vie, la maladie aussi, les joies, les peines, les "coups de gueule" même si nous n'avons pas la même façon de nous exprimer, là non plus, aucune règle qui vaille... juste avancer, pas à pas.
Donnez-moi de vos nouvelles si vous le souhaitez.
REPONSE : merci de ce petit mot et de l'attention que vous me portez. j'ai en fait beaucoup de chance, et c'est sans doute l'une des fonctions utiles de ce cancer, celle de recevoir, à intervalles réguliers ces marques de sympathie qui changent tout.
pourquoi sommes-nous malades ? on peut poser la question autrement : la bonne santé n'est-elle pas un état transitoire ?
comment vais-je ? aussi bien que possible, compte tenu des circonstances, sachant qu'entre deux contrôles, si la situation est stable, cela veut dire qu'elle ne s'aggrave pas. m'estimant bien entouré, bien soigné, bien écouté, bien traité, ai-je le droit de me plaindre ? pour avoir rencontré des gens dans la même situation que l'on laisse sans soin, sans attention, sans traitement, sans écoute et dont l’entourage est d'abord hostile, ces quelques mois m'auront déjà appris à remettre les choses à leur vraie place.
quant au reste, heureusement qu'il est là, l'écriture dont le goût ne m'est pas passé et au travers de laquelle je parviens à doubler des caps difficiles parsemés d'écueils sournois et traîtres. mais ça va, on tient le coup, et comme me l'a dit l'un de ceux qui m'accompagnent, "votre humour vous sauve, et vous guérira sans doute." acceptons-en l'augure même s'il est regrettable qu'il ait oublié l’auto-dérision.


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