lundi 4 octobre 2010

le sens des choses

quand les gens comprendront que le combat n'est pas uniquement pour une question de montant de la retraite, peut-être y aura-t'il une plus grande solidarité
ne voulons nous pas tous vivre dignement ?
et quand bien même certains ont plus d'avantages que d'autres, pourquoi ne pas se battre pour améliorer les sorts moins envieux, au lieu de jalouser et vouloir supprimer les chances, pourquoi "tirer vers le bas" ?
A ce petit jeu... chacun peut se trouver "privilégié" par rapport à un autre et à force de dépenser notre énergie à "court-circuiter" les acquis, durement acquis (je ne peux m'empêcher de penser au roman de mon époque lycéenne, GERMINAL... puis, plus près de nous, l'époque des grèves pour obtenir les congés, etc....) nous nous retrouverons tous à plus ou moins long terme "sur la paille ;
certains le sont déjà, d'autres ont tellement peur de perdre le peu qu'ils ont réussi à sauvegarder, pour l'instant encore, qu'ils courbent l'échine, travaillent 50 heures par semaine pour encore faire un peu illusion et renflouer les caisses trouées de l'état.... pendant que les jeunes pointent au chômage et ne peuvent plus avoir de projets
niveler, oui, mais vers le haut.... jusqu'à un certain point, celui où les humains se trouveront sur pied d'égalité.
Ma vue est peut-être utopique, mais on peut tendre vers, sans pour autant espérer atteindre l'idéal.
.... mais voilà, je ne fais pas grève.... parce que je n'assume pas de pénaliser les gens qui n'ont pas le pouvoir de changer les choses et pour qui la vie est déjà bien difficile..... mais surtout parce qu'en faisant grève, tout est malheureusement mis en place pour le que "serpent se morde la queue"..;; par exemple 100 000 fonctionnaires qui font grève, ce sont autant de jours non payés par l'Etat, alors que le travail sera fait, ou mal fait, ou pas fait.... tout dépend de quel service il s'agit.... où voyez vous une pression sur les décideurs ? ....
... nos dirigeants continuent à mettre en oeuvre une politique hautement décriée, cela ne les dérange pas.
Que faire ? chacun, à sa manière, la mienne est d'écrire, une écriture exécutoire, un partage, mais aussi de surveiller ma consommation, ma façon de vivre.... loin d'être idéale, pas toujours cohérente, mais juste sentir que je ne suis pas seule à "vouloir", pas seule à avoir faim, à aimer aller au concert, à me sentir utile, à espérer que mes enfants pourront travailler.... construire leur vie... mes enfants et les enfants des autres, non seulement en France, mais partout. Un petit bout de chou africain qui souffre de la soif, un Rom qui ne se sent nulle part bienvenu, un otage emprisonné pour de l'argent ou une idéologie, une femme lapidée
Tout cela au 21ème siècle.
Qu'avons-nous appris depuis l'homme de Néanderthal ?
A vivre ensemble sur cette terre qui nous offre tout ce dont nous avons besoin, pour peu que nous partagions ?
Que quelques uns s'octroient de quoi faire vivre décemment une grande partie de la population et s'érigent en dirigeants ou donneurs de leçon est difficile à supporter.
Il est facile de punir une personne qui a volé ce qu''ostensiblement on lui fait miroiter à longueur de journée quand on gagne largement assez pour acheter des chaussures à 500 euros, revenu mensuel pour des milliers de gens.
la notion de vol pourrait aussi être évaluée plus subtilement : celui qui consomme plus ou prend davantage que ce dont il a besoin, spolie forcément quelqu'un. A quand une refonte du Code Pénal ?
Quand félicitera-t'on le perdant, celui qui a eu le courage de participer à une épreuve en sachant pertinemment qu'il aura peu de chance de susciter l'admiration ? on peut par exemple l'admirer pour sa ténacité, le défi qu'il se lance à lui-même ; le gagnant pourrait même le remercier car s'il n'y avait pas de perdant, il n'y aurait pas de gagnant... Il n'est gagnant que par rapport à quelqu'un....
quand dirons-nous : "je n'ai pas besoin de telle ou telle chose, par contre mon voisin, oui, alors je donne...
et lui qui a beaucoup plus que moi : pourquoi le jalouser ? on peut même aller jusqu'à le plaindre d'avoir tant de besoins à assumer...
... je n'oublie pas que je suis moi-même une privilégiée puisque j'ai encore le temps de penser
Et pour garder, à l'avenir, ce privilège, je veux refuser de travailler toujours plus tandis que de plus en plus de personnes n'ont plus accès à l'emploi.
mais ce n'est pas facile, je ne sais pas comment faire. Le système mis en place, les pressions de toutes parts, surtout des petits "chefs" intermédiaires qui doivent rendre compte de leurs résultats sous forme de statistiques chiffrées alors que certains paramètres ne peuvent être ainsi quantifiés, paralysent la réflexion indispensable.
nous avons perdu le sens des choses : dans le temps, un gendarme qui distribuait les PV avait un but éducatif, il n'était pas tenu de "faire du chiffre". Aujourd'hui il est plus facile d'épingler 1 000 personnes qui roulent à 57 à l'heure ou qui ne mettent pas la ceinture que de poursuivre un délit d'initié ou d'épingler un cadre intermédiaire qui harcèle ses subordonnés.
Nous sacrifions tout, l'éducation, la santé, la justice, la culture..... sur l'autel de la rentabilité.
Pourtant, nous avons tous conscience que d'autres valeurs sont primordiales pour que l'humain puisse vivre dans la dignité, CHAQUE humain, ne l'oublions pas.
Ne nous laissons pas manipuler.
Les personnes âgées ne sont pas une charge. Ils sont notre histoire, une richesse en expérience, en vécu.
Certains, malheureusement, ont conscience de gêner, de coûter trop cher, de peser dans nos vies hyperactives.
Il y a peu de temps, j'ai parlé à une dame assise sur un banc, elle me racontait le passé, sa jeunesse puis elle s'est tu. Longtemps. Soudain elle est sortie de sa léthargie en hochant la tête, elle m'a dit qu'elle n'a plus envie de vivre dans ce monde où tout va trop vite ; elle ne trouve plus sa place ; ses enfants n'ont pas le temps, le médecin est trop cher, il y a du bruit, elle n'a plus faim, elle ne comprend plus ; son mari s'est déjà en allé depuis longtemps... elle a caressé son chien, aussi vieille qu'elle et elle lui a dit en alsacien : "nous partirons bientôt, hein ?"
Je regarde ma montre.... j'ai dépassé l'heure de la pause. Vite.

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