dimanche 17 octobre 2010

Ce n'est pas pareil....

Quand je vois le monde vivre et s'agiter, se battre, les grèves et tout, je me rends compte que le mot TRAVAIL n'a pas le même sens pour tous et c'est ce qui nous sépare.
Un dirigeant qui vient à 10 h au travail, anime des réunions, va au restau à midi, se retrouve bien au calme dans un bureau soft avec des secrétaires qui lui tapent le courrier ; même s'il dit travailler jusqu'à 20 h.... il a peut-être encore la force d'aller au théâtre le soir, il en a aussi les moyens puisque Joséphine prépare le repas, repasse son linge et Marie s'occupe de ses enfants. Sa voiture est bien entretenue, il la rentre au garage, il peut ouvrir son courrier sans avoir peur des factures : s'il est fatigué, car bien sûr les risques de "pertes financières" sont réels, la sacro-sainte Bourse peut d'une seconde à l'autre anéantir 20 ans d'investissements, mais bon... il peut voir venir, au pire il vend son appartement à la montagne et les enfants ont chacun un compte-épargne pour leurs futures études et puis il pense à la semaine de ski ou les 3 semaines tout compris en été ou simplement au WE organisé par le Club
Comme il gère des intérêts financiers énormes, il n'a pas envie de quitter la barque à 60 ans. On le comprend.
La femme de ménage, la secrétaire de base, le professeur d'un lycée en ZEP, l'aide-soignante de nuit ou le maçon n'ont certainement pas la même vie professionnelle. Entre le bruit du marteau-piqueur, les brimades, les sonneries de téléphone, les WC à récurer, les mains gelées quand il faut travailler dehors, le chahut incessant d'élèves qui se demandent s'ils pourront un jour gagner honorablement leur vie, l'infirmière qui se dépêche de passer de chambre en chambre car elle est seule à s'occuper de plus en plus de malades, la caissière entre la mauvaise humeur du client et l'obligation de rentabilité, le fonctionnaire qui doit être rentable et en même temps assurer un service public digne de ce nom et aussi remplir les caisses-passoires de l'Etat, l'étudiant qui choisit une voie non plus par rapport à ses goûts et ses dons, mais plutôt une filière qui n'est pas encore "bouchée", pour avoir un petit espoir d'arriver un jour à subvenir à ses besoins....
Marcel devrait se faire poser une couronne... mais c'est trop cher, la couronne en métal lui revient à 500 euros après déduction du remboursement de la sécurité sociale et une Mutuelle.... il ne peut plus payer les échéances....
Les fruits et les légumes ? vous avez vu le prix ???? les steacks hachés à 4 euros le kg chez le L du coin, un paquet de frites, ça fera au moins plaisir aux enfants car bien sûr, tous les parents aiment leur faire plaisir ; une vingtaine de cannettes de bière, ce n'est pas très cher et ça permet d'oublier le quotidien ; et dans la boîte aux lettre, une pub : recevez 4 000 euros, toute de suite, sans remplir de questionnaire, sans justificatif etne remboursez que 30 euros par mois ; noël approche, achetons un peu de rêve ; le surendettement les guette. Au tribunal on leur reproche d'avoir "en plus" un téléphone portable ! vous vous imaginez... c'est du luxe.... oui, mais Bernadette ne peut refuser encore cela à Kévin, son fils de 14 ans ; tous ses copains restent en contact, entre eux. Depuis qu'il a un téléphone portable, il a une chance d'être intégré, il est au courant des virées projetées, on lui demande de temps en temps la solution d'un problème de math.
Par contre, Pierre Henri, lui, refuse d'en avoir un, il est fier de sa décision, il pense déjà que sa liberté serait restreinte, il n'a pas envie d'être joignable tout le temps et partout. mais oui, être libre de décider quand on peut "avoir", ou quand on a déjà "eu", ce n'est pas pareil ;
Ne faut-il pas "avoir eu".... alors cela peut être simplement de l'amour, de l'attention... pour "être" ? pour s'acheminer vers la liberté ?

Les "Grands" de ce monde, enfin ceux qui décident des taxes, du travail jusqu'à 67 ans, du déremboursement de médicaments n'ont pas idée de ce qu'est "la vie d'en bas" ; il y a quelques décennies les élus écoutaient leurs électeurs, aujourd'hui on entend "nous ne reviendrons pas sur cette loi ! il n'y aura pas de pénurie d'essence, car le gouvernement a tout prévu ; s'il le faut on emploiera la force".... même si le peuple n'est pas d'accord ?
et pour couronner le tout : "on ne peut pas empêcher les gens d'aller au travail !".... quelle démagogie. moi j'entends : il faut que le bas peuple travaille dur et longtemps pour que quelques uns puissent se dorer au soleil en encaissant plusieurs milliers d'euros, ou continuer à alimenter ce système mais en ayant la contrepartie de gagner plusieurs dizaines de milliers d'euros
ce n'est pas pareil...
Cela me fait penser au Moyen-âge, aux cerfs et aux Seigneurs.... on en est pas loin ;
J'en reviens à l'attitude face à la réprobation des citoyens vis à vis de la politique actuelle : autrement dit "fermez-là, nous ne vous écouterons pas" sommes-nous en démocratie ? les politiciens, enfin certains, oublient-ils qu'ils sont à leur place pour servir, être porte-paroles, les "élus", cela veut dire qu'on leur a fait confiance....
On nous dit qu'il FAUT travailler... alors que le chômage sévit, les jeunes et les quinquagénaires étant les plus touchés.... mais quelle incohérence ! il n'y aurait plus assez de travail mais il faut s'y agripper le plus longtemps possible.... dans les conditions de stress et de tensions qu'on connaît actuellement...
On nous dit qu'il manque de l'argent pour payer les retraites : je n'ai jamais compris pourquoi l'estomac de S ou de X a besoin de manger plus ou mieux que celui d'un ouvrier ? pourquoi les uns ont besoin de 10 vestes alors que celui-ci n'en a pas ? pourquoi on peut aussi facilement et en toute inconscience s'extasier devant un film qui expose nos problèmes économiques ou de société et le lendemain, chacun a sa façon, continuer à alimenter ce système d'exclusion ? moi y compris dans la mesure où je ne suis pas complètement consciente de tout puisque je ne suis qu'en chemin
Dites-moi si je me trompe... répondez-moi....

1 commentaire:

  1. Ben oui, il "faudrait" tout doucement passer des intérêts corporatistes à l'intérêt général... mais c'est bien difficile.
    Ceux qui devraient œuvrer sans ambiguïté pour cela sont nos dirigeants mais ils ne font malheureusement que renforcer les pires élans d'une partie de notre nation pour en couler l'autre dans le béton.
    au-secours !

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