samedi 10 janvier 2015

Avant les injonctions à autrui : s'interroger en son âme et conscience

Les militants musulmans savent ce qu'ils ont à faire, 

merci pour eux

 |  PAR STÉPHANE ALLIÈS ET 
MICHAËL HAJDENBERG  (medIAPART)
« Désolidarisez-vous ! » ; « Manifestez ! » ; 
« Indignez-vous ! ». 
Les responsables associatifs musulmans ou de 
quartiers sensibles en ont assez des injonctions. 
Aujourd'hui, c'est une autre parole publique qu'ils
aimeraient porter. (lu dans MEDIAPART)
Depuis mercredi et comme après chaque acte 
terroriste, les musulmans français sont invités 
à se désolidariser de l’acte commis. Leurs prises 
de parole sont guettées, leur présence dans les 
manifestations scrutée, et des journalistes, comme 
Yvan Rioufol ou Philippe Val, demandent qu’ils 
expriment leur indignation. Ces injonctions passent 
mal auprès des responsables associatifs que nous 
avons interrogés, qu’ils soient musulmans ou 
habitants de quartiers défavorisés et, à ce titre, 
souvent assimilés.

ET  NOUS ?

Que dire, que faire, comment être après ces épisodes ? 
Que pouvons-nous apprendre ?
Avant tout, que chacun s'interroge dans son âme et
conscience, là où nous sommes responsables. 
Comment améliorer sa relation à l'autre, au-delà des 
peursdes préjugés ...
Qui n'a pas un jour ressenti un sentiment diffus de 
lâcheté devant des paroles, des attitudes d'exclusion, 
des mots lancés comme des flèches empoisonnés dans
les esprits non vigilants, été témoin de brimades, de 
vexations,.. sans oser répondre...oh, sans agressivité, 
juste exprimer son malaise.
il est facile de se taire quand on se trouve "du bon côté".

Avant de devoir se défendre d'attaques il y a la peur de la 
différence, la méconnaissance, l'ignorance... les attitudes
quotidiennes qui blessent, rabaissent, excluent ... 
en être conscient et ne plus les permettre.

Aller vers l'autre, être curieux, pour mieux comprendre
sans pour autant y perdre son âme.


Réfléchir sur soi n'exclut pas la nécessité de se défendre 
devant l'attaque si elle survient.





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