mercredi 29 juillet 2015

Le pouvoir de l'empathie ou se mettre à la place dle l'autre


pourquoi l’empathie est-elle si importante?

6 mai 2014 : Le mot « empathie » est le nouveau mot à la mode : le président américain Barack Obama observe un déficit national d’empathie et le chef de l’Opposition officielle du Canada a laissé entendre que l’empathie était un trait de caractère essentiel pour l’exercice efficace de l’autorité. Mais certains posent encore la question : pourquoi l’empathie est-elle si importante?

L’empathie – la capacité de comprendre ce que les autres ressentent – est au cœur des qualités humaines. Guerres, génocides, mauvais traitements, intimidation, marginalisation sous toutes ses formes… l’absence d’empathie est toujours à la base. Mais comment cultiver l’empathie et quelle est sa relation avec les démocraties actuelles? Quel rôle joue l’empathie dans l’avenir de nos enfants?

Le 7 mai, Racines de l’empathie réunira le journaliste et historien Gwynne Dyer, le philosophe Paul Thagard, l’historien des cultures Roman Krznaric et le dirigeant d’entreprises axées sur le développement durable Nicholas Parker pour traiter de ces questions au cours d’un panel consacré à l’empathie et à la démocratie (en anglais).

Le travail de Roman Krznaric révèle le rôle pivot que joue l’empathie lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux problèmes sociaux contemporains : « L’empathie est essentielle pour établir les fondements d’une culture démocratique. En nous mettant à la place d’autrui, en voyant avec les yeux des autres, nous les humanisons et nous bousculons les préjugés et les stéréotypes responsables de cette mentalité toxique (“nous” contre “eux”) qui génère tant de conflits et d’inégalités. »

Gwynne Dyer partage cette vision de l’empathie capable de paver la voie d’un débat politique non violent. Journaliste et correspondant indépendant de longue date, Gwynne Dyer a couvert de nombreux conflits internationaux. Plus récemment, il s’est fait l’observateur des changements politiques qui s’opèrent avec l’introduction de l’empathie dans les structures dominantes et gouvernementales.

« Ces 25 dernières années, la non-violence a été la stratégie dominante des révolutions démocratiques, qui ont transformé le monde d’un point de vue politique », fait remarquer Gwynne Dyer. « Pour la première fois, la majorité des êtres humains vivent dans un pays démocratique. »

Selon sa théorie, l’empathie est la clé de la diminution de la violence : « Il y a un exemple d’empathie très particulier au cœur de la stratégie de non-violence. La raison pour laquelle ces révolutions ne sont pas simplement écrasées par la force, c’est que les agents de l’État chargés de protéger le régime dominant ont du mal à recourir à une force aveugle et meurtrière contre des personnes qui ne les menacent pas. »

Cette capacité de reconnaître la situation désespérée des autres et d’avoir de l’empathie pour eux fait écho à l’idée de la démocratie selon Roman Krznaric : « L’empathie nous aide à étendre nos préoccupations morales à des groupes sociaux auparavant négligés – depuis les enfants vivant dans la pauvreté jusqu’aux Autochtones – et parallèlement, nous sommes incités à défendre leurs droits démocratiques. »

Alors, pourquoi l’empathie est-elle si importante?

Dans nos sociétés de plus en plus mondialisées et étroitement reliées entre elles, chacune de nos décisions, qu’elle soit économique, environnementale ou culturelle, a des répercussions au niveau mondial. Voilà pourquoi seul un mouvement de masse porté par l’empathie peut entraîner de profonds changements sociaux.

Le philosophe Paul Thagard l’a résumé ainsi : « L’empathie devrait contribuer à la démocratie en incitant chacun à se préoccuper de tous les membres de la société, particulièrement de ceux qui souffrent le plus. Tous les êtres humains ont fondamentalement les mêmes besoins biologiques et psychologiques; l’empathie devrait nous amener à nous soucier profondément des besoins des autres. »

Roman KRZNARIC
Après avoir grandi à Sydney et Hong Kong, Roman Krznaric a étudié dans les universités d'Oxford, Londres et Essex, ou il a obtenu son doctorat. Il a ensuite enseigné la sociologie et les sciences politiques à Cambridge et à Londres, parallèlement à ses engagements humanitaires auprès de réfugiés en Amérique centrale. Il a longtemps été directeur de projet pour la fondation The Oxford Muse, dont l'objectif est de stimuler l'imagination et le courage dans la vie personnelle et professionnelle.
Roman Krznaric est régulièrement invité lors de festivals et séminaires en tant que spécialiste de sujets tels que l'empathie, la notion d'amour dans l'histoire, l'avenir du travail ou l'art de vivre. Il est l'auteur d'articles pour les journaux The Guardian et Wall Street Journal, ainsi que de plusieurs ouvrages de développement personnel traduits dans près de quinze langues.


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