mercredi 4 septembre 2013

A propos de la pédagogie

(Auteur : "Un parmi Nous
après la lecture d'un article dans le magazine KAIZEN.

Philippe Nicolas développe un type de pédagogie qui est très répandu aujourd'hui, même si l'on n'en parle pas plus que ça. C'est la pédagogie du projet, préconisée depuis plus de trente ans dans les programmes et instructions officielles qui, en effet, permet une approche pluridisciplinaire, un voyage transdisciplinaire susceptibles d'inscrire les situations d'apprentissages dans un cadre motivant et mobilisateur jusqu'à observer une motivation qui s'autonomise, chez des élèves aux attitudes d'autant plus responsables qu'ils s'impliquent personnellement dans le projet.
Mais pour que cela soit effectivement opérationnel, une expertise didactique est indispensable chez le professionnel : il faut de réels contenus d'apprentissages, qui nécessitent une progressivité (construction des concepts). Enfin, le professeur doit développer une réelle capacité à déterminer la pertinence (ciblage d'objectifs, 10 parmi 100), la cohérence (continuité dans les apprentissages et différenciation pour prendre en compte la singularité de chacun des élèves, les besoins éducatifs particuliers) et l'efficacité des actions menées (mesurer l'écart, soit évaluer sa propre action et ce qu'elle suscite chez l'élève), ainsi que de grandes qualités communicationnelles (partenaires éducatifs, élèves, parents, ...).
Quant à la pédagogie Freinet, son efficacité n'est plus à démontrer, mais elle pose aussi une question : un type de pédagogie suffit-il ? La coopération en classe est sans doute ce qui est le plus séduisant et aussi très souvent productif dans ces "classes Freinet", mais là encore, il s'agit de ne tromper personne, et l'expertise didactique est indispensable. Rien qu'un exemple, mais de taille : chaque enfant doit pouvoir entrer dans la "lecture-écriture", et s'approprier les clés (graphiques, grapho-phonologiques, orthographiques, grammaticales, ...) qui lui permettront de développer son autonomie face à la langue écrite et parlée, pour la décrypter et la comprendre. L'iniquité est évidente, et ses sources multiples (somatiques, physiologiques, psychologiques, pathologiques, culturelles, ...). Or, des méthodes fleurissent, des opinions se répandent et s'opposent dans des conflits qui ne trouvent bien souvent d'intérêt que dans l'égo de leurs auteurs (il y a bien longtemps par exemple que les méthodes exclusivement globales ont été écartées des pratiques, et je ne suis pas du tout sûr qu'il ait un jour existé un enseignant qui ait fait un choix aussi exclusif). Et je sais, parce que c'est mon métier, que très peu, de façon infinitésimale, de professionnels se contentent d'une unique approche pédagogique ou didactique, et ce par raison, et que la large majorité des enseignants, tout particulièrement dans le premier degré, sait combien ces enseignements pour la maîtrise de la langue nécessitent de travail, de préparation et de rigueur.
J'arrête là, car ce sont des débats inépuisables.

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