jeudi 26 septembre 2013

l'augmentation du coût des études.... et 30 % de rendement pour les actionnaires !

La Fédération nationale des étudiants en masso-kinésithérapie de France a, pour la troisième année consécutive, mené son enquête sur le coût de leurs études à la rentrée 2013, auprès de 1 220 étudiants sur 7 500 en tout, en France. 
 Les franciliens paient deux fois plus que les provinciaux
Les inégalités sont criantes entre les régions et Paris puisque la facture moyenne des frais de scolarité passe du simple au double : 6 446 euros en Ile-de-France (en hausse de +1,55% par rapport à 2012) contre 3 207 euros en régions (+5,93%). Il faut bien sûr y ajouter les dépenses de logement (71% des étudiants en kiné n’habitent pas chez leurs parents) qui accentuent l’inégalité au détriment des franciliens, puisque le loyer mensuel moyen s’élève à 640 euros en Ile-de-France contre 442 euros en province.
 Aux inégalités régionales s’ajoutent celles liées au statut, public, associatif ou lucratif de l’institut de formation de masso-kinésithérapie (IFMK) fréquenté.
Explosion des prix dans le public
Les frais dans les instituts publics font le grand écart, de 183 euros (chiffre relevé à Limoges) à 6 000 euros. La moyenne s’établit à 1 015 euros, en forte hausse, de 27%, depuis un an, et de 127% depuis 2009, soit quatre ans. Le statut public ne garantit, en effet, pas la modération des frais, puisqu’elle dépend de la générosité de la contribution des Régions qui, depuis la deuxième loi de décentralisation de 2004, ont en charge la formation aux professions paramédicales. Des instituts récemment installés pratiquent des tarifs élevés, comme celui de Brest qui accueille sa première promotion de 30 étudiants, depuis ce mois de septembre, et, bien que public et rattaché à l’université et au CHU de Brest, réclame 6 000 euros ; à Vichy, la note atteint 4 800 euros ; à Laval, 2 700 euros ; à Dax, 820 euros.
Dans le secteur associatif, la moyenne tourne autour de 5 108 euros, en hausse, elle aussi, de 3% sur un an, mais c’est là où les prix sont les plus hétérogènes, entre un minimum à 183 euros et un maximum à 8 445 euros !
 Rendement de 30% pour les actionnaires
Dans le secteur lucratif, les tarifs sont certes plus homogènes mais élevés, de 8 300 à 8 700 euros, avec une moyenne à 8 550 euros, en quasi stagnation depuis 2012 (+0,64%) ! L’institut de Liège détient la palme de la cherté (8 700 euros) devant les deux parisiennes, Saint Michel et Assas (8 450 euros), cette dernière venant d’être rachetée par le fonds d’investissement Montefiore, de Jean Marc Espalioux, ex-patron du groupe hôtelier Accor. Elle y rejoint onze instituts supérieurs d’optique, et Montefiore annonce à ses bienheureux actionnaires un rendement de 30%.

 Isabelle Rey-Lefebvre

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