mardi 29 septembre 2009

faire ses courses n'est pas politiquement anodin

Au rayon « fruits et légumes »,je surprends un échange entre un cliente, qui ose demander à une vendeuse si, dans la brume qu'on déverse sur les végétaux, il y avait « des produits ». Question claire et légitime. J'attends la réponse qui ne tarde pas, virulente, dénigrante : « mais qu'est ce que vous pensez ! Mais non, n'importe quoi, s'il y avait un truc, vous le sentiriez », fit-elle en secouant la tête, tournant les yeux au ciel, me regardant pour me prendre à témoin...
je n'ai pas réagi assez vite mais j'aurais aimé lui dire que le fumier a aussi une mauvaise odeur, pourtant il n'est pas toxique, alors que certaines pollutions,pourtant inodores, peuvent être hautement agressives pour notre organisme....
Peut-être que cette interpellation ne restera pas vaine, la vendeuse ayant d'une certaine façon été "touchée" vu sa réaction d'agacement. La question a été posée. En elle. D'une certaine façon,la dame curieuse pourrait être inconsciemment à la base d'une prise de conscience ou au moins d'un embryon de questionnement. Tôt ou tard. C'est ainsi qu'on évolue.
Notre monde est composée d'une multitude de petites consciences. Ce sont peut-être davantage elles qui définissent notre politique de vie, moins que les grandes décisions prises en haut lieu et qui ne sont en fin de compte que le reflet de chacun de nous.
La "remueuse de conscience" n'a pas relevé ; elle est partie, placide, sans remplir son cabas.
N'est-ce pas une belle façon de faire de la politique ?

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