dimanche 27 juin 2010

Le fossé

Pourquoi ce blog ? Je me pose la question ce soir mais je ne m'attarde pas à trouver une réponse car le temps passe vite, demain je me lève tôt...j'écris directement dans le petit rectangle.. pourquoi pas. J'ai appris que le chemin se fait en marchant,qu'il ne faut pas obligatoirement savoir à l'avance ce qu'on veut écrire pour prendre une feuille et un crayon. Maintenant le clavier... C'est avant tout un partage, une manière de garder ou d'entrer en relation dans ce monde où tout va de plus en plus vite et par conséquent tout devient plus superficiel... quoique... je suis souvent étonnée par la profondeur de certains écrits du jour, ou émissions à la radio qu'on me relatent plus que je n'entends moi-même mais je peux saisir en quelques phrases leur sens, dans la manière de relater des faits, d'analyser, de livrer des impressions, de proposer des modus vivendi, de s'opposer à l'emballement politique actuel qui détruit nos administrations, à l'engouement pour les richesses matérielles qui sont partagées entre de moins en moins de gens, la prise de conscience de l'impact écologique de nos gestes et désirs
mais qu'en est-il de la réalité ? c'est ce fossé entre ce qu'on peut lire, entendre et ce qu'on vit au quotidien qui m'interpelle ce soir
Un exemple simple : avant d'avoir été déplacée pour rentabiliser nos lieux de travail, j'avais 8 km à parcourir, que je faisais de temps en temps à pieds, à vélo... aujourd'hui je dois faire 70 km en voiture tous les jours ! la pub pour être en forme nous dit : bougez.... mais le soir quand je rentre, harassée, je n'en trouve plus la force.
Avant, je me prenais le temps, dans un dossier, d'imprimer le strict nécessaire en faisant plusieurs manipulations, maintenant j'imprime tout en double, je n'ai plus le temps de noter ce qui manquerait si je ne le faisais pas... vite, vite....
aujourd'hui, j'oublie certains anniversaire, j'ai du mal à garder le contact avec mes amis, à organiser les week ends, à suivre l'évolution d'un parent malade, à rendre visite à la voisine hospitalisée.
Où est cette formidable énergie que j'entrevois dans les magazines "Silence", "Science et conscience", dans les journaux "Politis", "Terra Eco"... pour ne citer que ceux-là.
Il m'arrive d'être mal à l'aise lorsque je termine ces lectures car la réalité est autre.
Ce décalage....
Et pourtant, je sais qu'il ne faut pas baisser les bras, continuer à être vigilant, à traquer les habitudes installées qui pourraient être changées en mieux pour la planète :
un exemple qui, pour moi, date d'il y a quelques semaines : ayant de moins en moins de temps, j'ai commencé à acheter des légumes surgelés, je trouvais cela pratique pour manger "sainement" sans passer du temps à choisir mes légumes, éplucher, laver, couper... puis un jour j'ai eu conscience de l'énergie qu'il faut à ces sachets de surgelés pour être maintenus en l'état.... mais oui, bien sûr, c'est une évidence, maintenant. je recommence à peler les carottes, râper le céleri, laver les tomates...
Cet exemple est édifiant et paraît peut-être basique à d'autres : oui j'ai manqué de réflexion, je n'ai pas pris le recul nécessaire pour m'intéresser davantage à la provenance de mes repas vite faits et bons, il faut le dire, des légumes coupés en julienne et mélangés à de l'huile d'olive et des herbes de provence, un délice ! je continue à utiliser cette excellente recette mais je conditionne mes légumes que je choisis autant que possible au marché local. Oui, cela me prend du temps, mais je parle au maraîcher, je contribue à l'économie locale.
De jour en jour, j'essaie de débusquer mes "incohérences écologiques", de rechercher plus de cohérences entre ma conscience et mes actes.
Je peux vous dire que je n'ai pas fini... pire : au fur et à mesure que j'avance de mes petits pas, l'horizon à découvrir s'élargit mais voilà : nul retour en arrière n'est plus possible, chaque pan de conscience réveillée l'est pour toujours, sauf à la faire taire artificiellement, mais là c'est une autre histoire car on n'en sort pas indemne.

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