lundi 28 juin 2010

le monde du travail, quel sens ?

Marie, c'est plus large, plus grave qu'une "personne de pouvoir" qui a des attitudes déplacées
Regarde ce qui se passe autour de nous, pas seulement dans nos administrations.
Il n'y a plus de place pour tout le monde ; chacun, pourtant, veut vivre dans la dignité, être utile à quelque chose, à quelqu'un, gagner sa vie, avoir une perspective d'avenir...
on veut nous faire travailler jusqu'à 62 - 65 ans..... le montant des retraites va en diminuant.... ou cela va-t'il s'arrêter ?
Pourquoi certaines personnes ont-ils besoin de 50 X plus d'argent pour se nourrir, se vêtir, se divertir... que d'autres à qui on demande toujours plus d'efforts
Je suis la première à avoir envie de partager, à vouloir vivre décemment sans plus. Mais dignement, oui.
Qu'on arrête de nous faire croire que les séniors doivent travailler plus longtemps alors que le chômage de cette tranche d'âge a augmenté de 3 %.... et ce ne sont que des chiffres.... que les gens sont de plus en plus mal, stressés ; nous avons peur de l'avenir, chacun veut garder son minuscule cocon, croire encore que tout redeviendra comme avant, qu'il faut juste traverser la "crise" ?
combien se retrouvent déjà sur le carreau ? combien seront encore sacrifiés tant que nous nous cacherons la dure réalité, mais la seule qui vaille : apprendre à être solidaire au plus profond de nous ou disparaître;
non, sincèrement, je pense que nous devons apprendre à partager nos "progrès" qui nous pourrissent la vie s'ils ne sont pas distribués car il faut mettre une énorme énergie à sauvegarder les privilèges, à cacher les moyens douteux pour les acquérir, à faire croire, à divertir, à pousser à la consommation, au plaisir de surface, à l'apparence...
Nos enfants nous regardent
qu'apprennent-ils ?
à être rentables au détriment de leurs qualités personnelles, nous les empêchons de faire leur choix de vie par peur qu'ils ne puissent sauter dans le train en marche folle.
Travailler dans les conditions actuelles, jusqu'au-delà de 60 ans ?
où est le service public ? servir ? cela a-t'il encore un sens aujourd'hui ?
quand on croûle sous les dossiers, avec la pression des gens qui attendent le fruit de notre travail pour trouver réponse à leur problèmes, quand il faut taire les heures supplémentaires au risque d'être considéré comme trop lent, inadapté ou mal organisé... en pendant ce temps les jeunes désoeuvrés s'endorment de plus en plus tard, ne sont plus motivés pour se lever le matin, et pourquoi donc ? traînent dans la rue le soir, n'ont même plus la force d'essayer de refaire le monde autour d'une table... la violence, la dépression, la maladie sont les avatars de notre société qui exclue et (se) berne.
On nous dit qu'il faut être contente d'avoir encore du travail ; mais s'il n'y en a pas pour tout le monde (ce dont je doute fort...) pourquoi s'éreinter ? certains gagnent en une nuit de spéculation boursière ce qu'un ouvrier ne peut rêver avoir en un an.
Transmettre un savoir, former et non accueillir des stagiaires pour faire nos photocopies et notre classement. Non, parler de notre travail, leur donner envie de faire carrière, éveiller le goût du service. Plus le temps.....
Je ne me sens pas pessimiste mais réaliste.
La joie, je la trouve dans les choses simples de la vie. Quand je ne suis pas trop fatiguée par la journée interminable et le temps de trajet dans un flot de voitures.
Je la trouve dans un regard d'enfant qui joue dans un coin de jardin, sous l'oeil attentif d'une maman qui n'a pas l'air rétrograde à ne rien faire, habillée d'un tricot fait main, discutant avec un passant qui marche difficilement avec sa canne. Il est content qu'on lui adresse la parole. L'enfant s'avance vers lui, la balle a roulé jusqu'à ses pieds. je surprends l'échange de regard. Trois générations se trouvent reliées dans cet instant. Une éternité.
Un moment surpris, je ne faisais pas partie du tableau mais la vie m'a touchée.
je retourne m'enfermer dans mon bureau et je réponds au téléphone, plus calme. Mon interlocuteur ne se doute pas que je transmets une partie de ce que j'ai reçu, c'est gratuit et infini.
Des instants de grâce. Ils m'empêchent de me couler dans le moule. Il arrive parfois que ma forme dérange. C'est à la fois ma difficulté et ma richesse.
Je ne veux pas perdre cette dernière donc il faut bien que j'accepte le revers de la médaille.

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