mardi 31 juillet 2012

Retour du Chemin, le début

KEEN, OSPREY et moi, 59 kg en tout, avons cheminé de Lyon au Puy en Velay pendant 5 jours. Je suis partie sans prétention aucune, sans savoir vraiment ce qui m'attendait.
Le chemin se fait en marchant : cette phrase a résonné en moi ; je l'ai vraiment expérimenté.
Mes seules préoccupations étaient de boire, chercher la bonne direction souvent à l'aide du soleil avant de trouver les coquilles le 2ème jour, manger, trouver un hébergement le soir, supporter le poids du sac OSPREY et les douleurs aux épaules, plus intenses que les quelques ampoules qui sont apparues le dernier jour, dans mes sandales KEEN.

Je n'ai jamais eu peur de faire de mauvaises rencontres.
De temps en temps, surtout au début, je me perdais ; la sortie de Lyon a été laborieuse et le premier jour rien que de la marche sur l'asphalte, avec le GPS de mon téléphone portable que j'ai allumé en désespoir de cause.
Plusieurs fois j'ai demandé mon chemin et les indications étaient parfois contradictoires. je me suis rendue compte que les gens ne connaissaient pas le chemin de Compostelle ni la géographie des lieux, sauf pour se déplacer en voiture....
Par chance, j'ai croisé une dame qui m'a emmenée dans sa cour pour passer par les paturâges à chevaux et me permettre ainsi de rejoindre un chemin, également goudronné, mais bien moins passant.
Je suis arrivée aux Acqueducs.



Après 3 heures, mon téléphone portable s'est éteint subitement, faute de batterie.
J'étais encore plus perdue...

J'ai déambulé toute la journée sur le macadam dans la chaleur torride de la ville et de ses abords.
J'ai quémandé de l'eau par nécessité en frappant à la porte d'un riverain et cela n'a pas posé de problème.
Pour éviter de porter encore plus lourd, je n'ai emmené qu'un demi litre, au début.
Vers 15 h, je suis arrivée, exténuée, à MESSIMY.
Je me demandais si je pouvais continuer dans ces conditions....
J'ai fait la sieste dans une cour d'une espèce d'entreprise de bric-à-brac. Il fallait que je me repose, coûte que coûte, presque n'importe où ; je ne me sentais pas très bien avec la chaleur et le poids du sac à ,marcher sur la route à grand passage de poids lourds....
j'ai marché, marché, passé THURINS et encore marché, marché.
De coquilles, il n'y en avait point, je n'étais pas sur le Chemin de Compostelle.
J'ai ravalé ma fierté et ai décidé de prendre un bus ; il me paraissait inconcevable de parcourir encore, ne serait-ce que quelques kilomètres, dans la nuisance sonore, visuelle et olfactive de l'incessante circulation automobile avant d'atteindre Saint Georges En haut.
A l'arrivée, l'air était plus respirable. Après avoir fait mes emplettes dans la petite superette (la faim a commencé à se faire sentir après le repos pendant le transport) je me suis enquise des possibilités d'hébergement à l'Office de tourisme.
On m'a offert de l'eau, elle était délicieuse.
Le VVF accueille les pélerins mais il faut encore marcher. Je crois que je ne me suis pas préoccupée de la distance.... trop contente d'entendre cette nouvelle.
Je me suis courageusement remise en chemin en déclinant l'offre de la secrétaire qui me proposait de m'emmener dans l'heure....
J'ai marché, je me suis perdue, j'ai cherché, j'ai beaucoup médité sur les points cardinaux, j'ai réfléchi, j'ai cherché des repères...  j'ai encore dû faire une dizaine de kilomètres, et bien plus car je me perdais, je revenais sur mes pas, je doublais le dénivelé.....
Je commençais déjà à me préparer à dormir dehors.. ce qui n'aurait pas été aussi terrible car il faisait doux et sec.... mais bon....
j'y suis arrivée vers 20 heures, la secrétaire était déjà partie depuis longtemps ; on m'a accueillie quand même, ouf car je n'aurais pu faire un kilomètre de plus.
J'ai dormi dans un gîte pour 7 personnes ! avec un balcon..... l'idée de rester dans cet endroit en pleine forêt, calme et délaissé des touristes, m'a effleurée, je l'avoue.
Je me suis installée sur le balcon après la douche. Un plaisir.
Mon repas était un fête : composé de fromage de chèvre acheté à la superette de Saint-Georges, de pain fait maison que je transporte, tellement sec qu'il se garde pendant des mois sans perdre le goût, des amandes et un yaourt que j'ai prélevé sur ma ration du matin.... j'avais une faim de loup !
Ces choses simples et bonnes (dont on oublie trop souvent la valeur dans notre quotidien) m'ont redonné courage et entrain.
Marcher seule entre 30 et 40 km par jours pendant 5 jours était mon défi. Il fallait donc que j'aille jusqu'au bout. Au bout de moi....
Repue, j'ai commencé à préparer l'étape du lendemain mais la fatigue a eu raison de moi.
Je n'ai pas eu le temps de me faire des soucis pour le lendemain. D'ailleurs ça ne pouvait qu'être mieux !
J'ai dormi de 21 h 30 à 6 h.

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