mercredi 16 décembre 2009

assumer sa responsabilité d'humain conscient

Ce que je perçois en ce moment de trouble et de difficultés :
il y a un manque de responsabilité personnelle. Le travail fourni doit
-« plaire » à l'hiérarchie, au moins en apparence,
-coller aux normes édictées, même si elles ne débouchent pas sur les résultats de base, càd le service public : où est-il ?

Ce SERVICE, que chacun de nous est en droit de solliciter, ne serait-ce que parce que nous payons des impôts pour cela (pour ne parler que de choses très pragmatiques ou bassement matérielles puisqu'un autre langage, un service naturel, trouver sa place dans la société et rendre service en rapport avec ses capacités, ses dons, ses goûts....)est de moins en moins possible.


Aujourd'hui nous sommes limités pour des raisons économiques, mais ce ne sont pas les seules limites ; encore et toujours, dans des situations matérielles moins reluisantes, nous pouvons agir pour sauvegarder l'essentiel, càd le respect de la personne, que ce soit le justiciable, l'élève, le malade, le collègue, le voisin, l'enfant, la personne âgée et au-delà bien sûr les animaux, la nature, les objets...

Au lieu de cela, la « tête dans le guidon », nous nous en prenons au prochain, celui qui est tout prêt, accessible, pour lui trouver « des poux sur la tête », de préférence aux personnes avec qui nous avons moins d'affinités ou qui, peut-être, nous dérangent parce qu'ils nous exhortent à nous remettre en question ou en chemin escarpé et inconfortable ; cela se passe subtilement et bien souvent inconsciemment.

Et pendant ce temps, le processus de deshumanisation et du « tout économique » suit tranquillement son cours, il y a de moins en moins de gens qui osent ou trouvent encore l'énergie de s'insurger contre ce système où de plus en plus de personnes sont mises au ban, dénigrées, pour non-conformisme, ou tout bonnement parce que certains n'ont plus les moyens de participer à la vie sociale reconnue et acceptée, dans ce monde matérialiste.

La période de noël me remue. D'un côté ce faste, ces lumières, cette beauté, cet étalage d'aliments de luxe, de cadeaux que bien peu de gens peuvent acquérir – et qui, bien souvent, ne sont que le reflets de notre besoin de compensation par rapport au vide que nous ressentons profondément – d'habits qui magnifie le corps standart et jeune, d'objets de toute sorte, plus ou moins (f)utiles... et de l'autre côté..

On me répondra que le rêve est indispensable. Oui, mais lequel ? Rêver que tous vivront un jour dignement, sous un toit, avec une alimentation respectueuse de l'homme et de la nature, des possibilités de s'ouvrir à la Culture digne de ce nom, càd au monde, aux différences, à d'autres moyens d'expression...

Ou rêver de la plus belle voiture, même si l'autre ne peut se payer de chaussures pour marcher,
de foie gras et de pétillant alors qu'au détour de mon chemin j'aperçois l'homme qui fouille les poubelles à la recherche d'un reste de repas trop copieux ou trop gras, de l'électro-ménager « top » pour lequel je suis prête à faire des heures sup (ce n'est pas mon cas car les miens ne sont pas payés lol) tout en arguant du manque de temps pour visiter mémé à l'hôpital, d'une nième robe alors que certains matins, le trop grand choix me pose problème, la crème miracle qui cachera mes rides..

Bien sûr, je fais partie de ce monde incohérent et je l'alimente aussi d'une certaine façon, mais je veux aussi me rendre de plus en plus consciente de mes choix, de leur portée sur mon entourage et le monde.

Bien sûr que chaque être vivant imprime son empreinte. Le Corps a ses besoins, prend de la place, fait du bruit, demande à être nourri, aimé, reconnu.

Mais ce qu'on oublie est que TOUS LES CORPS ont ces besoins, pas seulement le sien, ni juste ceux de notre famille,ceux que nous aimons, de notre pays.... ni seulement les corps humains, les animaux aussi, que nous les considérions comme utiles ou nuisibles à l'aune de notre conscience étriquée, et les plantes, tout, tout, tout participe.

Je suis heureuse d'être debout, de pouvoir marcher, lire, écrire, de fêter noël, même à date anticipée, avec mes 3 enfants réunis, en bonne santé, mon cadeau de noël sera un gps pour ne plus me perdre même dans les rues de Strasbourg ! ce n'est pas très écologique, ni de première nécessité.. J'assume mes incohérence. Mes tablettes de chocolat aussi ! non bio quand mon besoin est trop grand. Oui, j'assume en conscience. Parfois on me reproche, justement, de ne pas être ce que je prône. Ils n'ont pas compris que je ne fais pas de leçon, je n'ai pas cette prétention ni les compétences, je souhaite simplement partager, une façon de se libérer ; je vais "vers", je suis en chemin.... sans jamais être arrivée et surtout pas parfaite ! (il n'y a pas de risques !!)

1 commentaire:

  1. Très beau texte, ça fait du bien de se rappeler de tout cela, et c'est vrai que cette période de fêtes soulève ce genre de questions...

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