mardi 6 mars 2012

Travailler ? oui - être rentable à tout prix ? NON



Chacun, pourtant, veut vivre dans la dignité, être utile à quelque chose, à quelqu'un, gagner sa vie, avoir une perspective d'avenir... au départ.... peut-être même avant toutes ces générations sacrifiées.
 "travailler" jusqu'à 62 - 65 ans..... le montant des retraites va en diminuant....
Pourquoi certaines personnes ont-ils besoin de 50 X plus d'argent pour se nourrir, se vêtir, aller à l'opéra... que d'autres à qui on demande encore des efforts alors qu'ils ont les soucis de fin de mois difficiles
les séniors devront travailler plus longtemps alors que le chômage de cette tranche d'âge a augmenté de 3 % ?.... et ce ne sont que des chiffres....
Les gens sont de plus en plus mal, stressés ; nous avons peur de l'avenir, chacun veut garder son minuscule cocon, croire encore que tout redeviendra comme avant, qu'il faut juste traverser la crise ?
combien se retrouvent déjà sur le carreau ? combien seront encore sacrifiés tant que nous nous cacherons la dure réalité, mais la seule qui vaille : apprendre à être solidaire au plus profond de nous ou disparaître
Non, sincèrement, ne devons-nous pas apprendre à partager nos "progrès" qui nous pourrissent la vie s'ils ne le sont pas (partagés) car il faut mettre une énorme énergie à sauvegarder les privilèges, à cacher les moyens douteux pour les acquérir, à faire croire, à divertir, à pousser à la consommation, au plaisir de surface, à l'apparence...
Nos enfants nous regardent
qu'apprennent-ils ?
à être rentables au détriment de leurs qualités personnelles, nous les empêchons de faire leur choix de vie par peur qu'ils ne puissent sauter dans le train en marche folle.
Travailler dans les conditions actuelles, jusqu'au-delà de 60 ans ?
où est le service public ? servir ? travailler a quel sens aujourd'hui ?
quand on croule sous les dossiers, avec la pression des gens qui attendent le fruit de notre travail pour trouver réponse à leur problèmes, quand il faut taire les heures supplémentaires au risque d'être considéré comme trop lent, inadapté ou mal organisé...
et pendant ce temps les jeunes désoeuvrés s'endorment de plus en plus tard, ne sont plus motivés pour se lever le matin, pourquoi donc ? traînent dans la rue le soir, n'ont même plus la force d'essayer de refaire le monde...
la violence, la dépression, la maladie sont les avatars de notre société qui exclut et (se) berne.
Je ne me sens pas pessimiste mais réaliste.
La joie, je la trouve dans les choses simples de la vie. Quand je ne suis pas trop fatiguée par la journée interminable et le temps de trajet dans un flot de voitures.
Je la trouve dans un regard d'enfant qui joue dans un coin de jardin, sous l'oeil attentif d'une maman qui n'a pas l'air rétrograde ou "parasite" à ne rien faire, habillée d'un tricot fait main, discutant avec un passant qui marche difficilement avec sa canne. Celui-ci est content qu'on lui adresse la parole. L'enfant s'avance vers lui, la balle a roulé jusqu'à ses pieds. Je surprends l'échange de regard. Trois générations se trouvent reliées dans cet instant. Une éternité.
Un moment surpris, je ne faisais pas partie du tableau mais la vie m'a touchée.
je retourne m'enfermer dans mon bureau et je réponds au téléphone, plus calme. Mon interlocuteur ne se doute pas que je transmets une partie de ce que j'ai reçu, c'est gratuit et infini.
Des instants de grâce. Ils m'empêchent de me couler dans le moule. Il arrive parfois que ma forme dérange. C'est à la fois ma difficulté et ma richesse.
Je ne veux pas perdre cette dernière donc il faut bien que j'accepte le revers de la médaille.

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