lundi 6 août 2012

suite Chemin, arrivée à Saint Galmier



Je me souviens beaucoup moins des noms de lieux et de hameaux que des images, des sensations.
Pendant mon périple j’ai oublié mes bâtons à six reprises et j’ai dû rebrousser deux fois un chemin assez distant pour les récupérer. Ils ne sont pas mes accessoires depuis longtemps.
Je dois pourtant convenir (enfin !.... à l’adresse de tous ceux qui m’en comptaient depuis longtemps les avantages…. Mais voilà, je suis assez réfractaire à ce qui peut paraître comme une mode ou une convention inutile… alors je laisse passer du temps, j’éprouve…. pour parfois y venir comme aux bâtons !).
Ils me soulagent dans les montées, m’assurent dans certaines descentes, rythment mes gestes sur le plat, me servent à me frayer un passage entre les ronces et les orties et répartissent le poids du sac pesant sur deux appuis supplémentaires, non négligeables.

Il fait près de 40° et la soif m’invite à demander de l’eau dans les rares hameaux traversés. Les gens sont invisibles, c’est l’heure de la sieste, pas un chien,  pas un bruit, j’ai presque des états d’âmes à frapper à la porte. Court moment d’échange, parfois un conseil sur le chemin à prendre…. Ou à laisser ! … non, malgré les coquilles, ce n’est pas le bon chemin ? … je n’y comprenais plus rien mais j’avais envie que cesse la galère en plein soleil…. donc je suis redescendue pour longer la Coise et atteindre SAINT GALMIER, sauf que je me suis retrouvée dans un cul de sac dans une prairie de vaches enfermées dans les barbelés (pour éviter qu’elle ne plonge dans l’eau ?) avec l’impossibilité de traverser la rivière à gué. J’ai dû rebrousser chemin en pleine après-midi et refaire la montée raide et caillouteuse ; puis j’ai rencontré des gens qui marchaient avec leurs deux petits fils rouges de sueur, ils peinaient – oh que je les comprends ! – et ce Monsieur m’a dit qu’il valait mieux re-redescendre, effectivement longer la Coise mais s’en éloigner de temps en temps dans les bois, que je verrai des moulins sur mon chemin, que je ne pourrai pas me tromper… et qu’il y avait de l’ombre…. Ah l’ombre…. Je n’ai retenu que ce mot et le soulagement qui pourrait suivre.


 J’ai hésité.. puis tentée par la relative fraîcheur,  suis re-redescendue….et mesuis re- perdue….. j’ai allumé pour la 2ème fois, en désespoir de cause, le téléphone GPS qui m’a remise sur le droit chemin ! (merci à ce gadget qui me sauve quand même de temps en temps… je dois bien le reconnaître) j’ai effectivement longé la Coise et me suis même arrêtée pour y tremper mes pieds : le bonheur absolu ! … pendant quelques minutes, le temps de reprendre courage.


Après, le GPS ne connaissant pas le Chemin de Compostelle, j’ai marché longtemps sur une route départementales(route de la Thiery), heureusement assez déserte et sans poids lourds comme à la sortie de Lyon.
J’ai atteint le camping de St Galmier, encore assez distant de la ville… heureusement que le chemin révèle ses surprises au fur et à mesure car si, le matin, je savais à l’avance ce qui m’attend…. peut-être n’aurais-je même pas le courage de me mettre en route. Une fois lancée, il ne me reste qu’à mettre un pied devant l’autre et si possible choisir la bonne direction ! facile…. à posteriori ! mais toujours faisable puisqu’il n’y a pas le choix à un moment donné. C’est une belle leçon de vie.

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